De plus, ces élèves possèdent un plus haut niveau de sociabilité et adoptent davantage de comportements appropriés en classe. Des études révèlent que ces relations sont susceptibles d'influencer l'adaptation comportementale et affective des enfants ainsi que leur motivation à investir dans leur apprentissage scolaire. D'autres facteurs ont un impact sur le cursus de l'élève, telles les conditions dans la classe d'étude, les moyens, mais la relation avec l'enseignant reste l'élément le plus déterminant et important dans la réussite des élèves. Plusieurs études ont montré que les élèves qui ont une relation positive avec leurs enseignants ont obtenu les meilleurs résultats et ont pu réussir tandis que les élèves qui ont une relation négative ou tendue avec eux obtiennent de mauvais résultats. L'enseignant est dans l'obligation d'avoir une relation positive avec tous les élèves, et de veiller à ce que tous les élèves reçoivent la même qualité d'enseignement, l'égalité entre les élèves est aussi un facteur déterminant, car personne n'ignore que certains enseignants favorisent certains élèves par rapport à d'autres pour diverses raisons. Le rôle de l'enseignant est d'inculquer le savoir aux élèves et de consacrer la majorité de son temps pour cette mission. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Certains enseignants montrent un manque de compétence et trouvent d'énormes difficultés à encadrer les élèves, ce que confirment leurs collègues. «Je connais une enseignante qui a été renvoyée de l'établissement ou elle enseignait, car le directeur a jugé qu'elle avait un manque de compétence et de qualification. Le directeur lui a affirmé qu'il ne pouvait mettre en péril la réussite des élèves», nous dira Ilham, une jeune enseignante que nous avons rencontrée. «L'enseignant doit adopter une méthode d'enseignement agréable pour que les élèves apprennent au fur et à mesure tout en se réjouissant, surtout pour ceux du primaire», a-t-elle souligné. La méthode d'enseignement est importante, les élèves le crient haut et fort. «Je me rappelle quand j'étais élève au lycée, on avait un enseignant d'histoire qui avait une méthode magnifique d'enseignement», témoigne Sid-Ahmed, un jeune étudiant. «Il racontait les différents événements historiques avec une méthode extraordinaire qui attirait l'attention de tous les élèves. Pendant ses cours, il y avait un grand silence dans la classe, car tous les élèves adoraient sa façon de parler de l'histoire.» Il existe des enseignants qui s'investissent dans leur rôle en tant que pédagogues et qui ne terminent la leçon que si tous les élèves ont bien compris. Car il ne faut pas oublier que les enseignants se trouvent devant l'obligation de résultats. D'autres, par contre, ne s'en soucient pas et ne s'investissent pas dans leur mission, laissant leurs élèves livrés à eux-mêmes. Certains enseignants font presque du chantage à leurs élèves, en leur indiquant que s'ils ne comprennent pas en classe, ils peuvent toujours faire des cours de soutien en dehors de l'établissement chez ces derniers. L'élève est responsable des résultats qu'il obtient, mais l'enseignant partage également une grande partie de la responsabilité. L'enseignant est dans l'obligation d'offrir aux élèves un enseignement de qualité, mais la qualité de l'enseignement et du système éducatif est souvent remise en cause dans notre pays. L'évaluation constitue un acte pédagogique essentiel. Il est donc impossible de parler d'enseignement sans parler d'apprentissage, comme il est impossible de parler d'apprentissage sans en faire l'évaluation. Cette dernière est essentiellement confinée, dans la pratique, aux devoirs et aux examens, donc à des notes. En outre, il faudrait rappeler que dans certains pays plus avancés, la notation est moins pointilleuse et se fait parfois, sinon souvent, à l'aide de cinq à six lettres. La relation enseignant-élève est aussi mise à mal par la maltraitance et les châtiments corporels. Certains «pédagogues» maltraitent leurs élèves, ces derniers sont victimes de harcèlement moral et souvent de maltraitance physique par leurs enseignants à cause de certaines erreurs qu'ils commettent. «L'erreur est positive, elle fait partie de l'acte d'apprendre, elle n'est plus considérée comme objet de sanction ou source de ‘'différenciation'', mais comme un élément de diagnostic et indicateur de réorganisation des tâches éducatives en vue de rectifier le processus d'apprentissage», nous dira Fatah, un enseignant de physique dans un lycée de la capitale. D'autre part, les mouvements de grève sont devenus récurrents, constituant un véritable danger pour l'avenir des élèves tous cycles confondus. Plusieurs enseignants gèlent les cours pendant des jours voire des semaines, et s'engagent dans un bras de fer avec le ministère de l'Education mettant en péril le cursus scolaire et l'avenir de milliers d'élèves. Certains enseignants ne réalisent pas la gravité de leur attitude, en abandonnant des élèves qui se trouvent livrés à eux même. Notamment pour les élèves de classe d'examen. «Je ne vous cache pas que les premiers jours de grève, nous sommes un peu contents de ne pas avoir cour à cause de la grève, mais au fil des jours les élèves commencent à s'inquiéter sérieusement pour leur avenir», nous dira Amina, une élève de première année secondaire, accompagnée de sa mère. «La grève déclenchée depuis trois semaines est en train de s'éterniser, ce qui était très inquiétant. Mes parents ont vraiment commencé à s'inquiéter face à cette situation.» La mère de Amina renchérit en affichant son angoisse : «Je m'inquiète beaucoup pour l'avenir de ma fille surtout avec ces mouvements de grève répétitifs. L'enseignant ne remplit plus son devoir à mon avis, celui d'éduquer, d'encadrer et d'accompagner les élèves. Certains enseignants font semblant de travailler, mais ils ne croient pas en la noble mission d'enseignant malheureusement.» Et d'ajouter qu'«avant, l'enseignant était presque un membre de la famille. Il connaissait les élèves un par un, leurs familles et leurs problèmes, pour comprendre comment parler et s'entretenir avec ses élèves». Il est clair que les enseignants doivent renouer avec leur mission initiale qui est d'éduquer et d'inculquer le savoir aux élèves et aux générations futures, loin des règlements de compte avec telle ou telle partie, mais en mettant en priorité l'avenir de ces générations. A. K.
