Prés de 1 400 retraités de l'entreprise Kanaghaz, filiale de Sonelgaz, sont en conflit depuis 36 mois avec la direction générale à cause du non payement par l'entreprise des 20% de retraite complémentaire. Rappelons que le 24 février dernier, un collectif de retraités de Kanaghaz s'est regroupé devant le siège de l'entreprise en signe de protestation pour demander à être reçus par le président-directeur général. Ce dernier n'a pas donné suite à leur requête selon les retraités qui ont qualifié le silence de l'entreprise face à cette situation de «mépris». Selon eux, le P-dg de Kanaghaz s'était engagé au début de l'année 2012 à payer les retraités alternativement, tous les bimestres. Les retraités estiment que l'attitude observée par les principaux gestionnaires de Kanaghaz est à plus d'un titre «injuste, inéquitable et témoigne encore une fois d'un manque de considération envers d'anciens travailleurs». «Cette situation dure depuis octobre 2011. Plusieurs retraités sont allés devant la justice contre l'entreprise, certains ont obtenu leurs droits alors que d'autres n'ont pas obtenu gain de cause», nous dira Zadili Mehdi un des retraités de cette entreprise que nous avons rencontré. «Il faut savoir que plus de 250 retraités sont décédés avant d'obtenir les 20% de la retraite complémentaire. Sachant qu'ils ont laissé derrière eux des familles entières, l'entreprise doit prendre en considération leur situation», a-t-il ajouté. «Au début, nous croyons que c'est la Mutuelle des travailleurs électriciens et gaziers (Muteg) qui devait nous payer la retraite complémentaire, mais après nous avons été informés que c'est l'entreprise qui doit nous payer», nous dira Abderrahmane Chami un autre retraité de l'entreprise. «Les arguments avancés par l'entreprise sont infondés. Nous avons été informés que tant qu'il y a des retraités qui poursuivent l'entreprise en justice, aucun retraité ne bénéficiera de la retraite complémentaire. C'est un mépris, un chantage», a-t-il martelé. Enchaînant à son tour, M. Zadili nous dira à ce sujet que «quels que soient les prétextes invoqués par la direction générale de Kanaghaz, entre autres, que des retraités sont en justice contre l'entreprise, il est inadmissible que plus d'un millier de pensionnaires soient pris en otage et privés de leur droit». Rappelons que la Muteg avait publié un communiqué de presse destiné à apporter des éclaircissements sur la situation, affirmant que «le dossier de la retraite complémentaire est clos depuis le 31-12- 2007, et ses supports de gestion transférés vers chaque entreprise du groupement travaux en 2008». Kanaghaz faisait partie du groupe d'entreprises qui a créé ce fonds et c'est ce groupe qui a prononcé sa dissolution, ajoute le même communiqué. Précisons qu'une année seulement après sa création, le fonds a connu des difficultés financières. Pour assurer la pérennité du fonds, il faudrait la cotisation de cinq salariés pour assurer la couverture de la pension d'un retraité mais toujours avec l'apport de l'employeur, et cette règle n'a jamais été respectée. Le fonds a été dissous, et la gestion des retraités est revenue à leurs entreprises respectives, à compter du 1er janvier 2008. Il faut savoir également qu'après l'arrêté du bilan de liquidation de 2007, le liquidateur a instruit la Muteg de reverser à chaque entreprise sa quote-part du solde de comptes financiers et l'entreprise Kanaghaz a bénéficié d'un montant de 4 107 675,53 DA. Depuis janvier 2008, Kanaghaz gère ses propres retraités et honorait les pensions de retraite complémentaire, selon le communiqué. «Aucun responsable n'est venu nous parler, soit de l'entreprise Kanaghaz ou d'autres responsables. Je lance un appel à la direction générale et au ministère de l'Energie pour nous trouver une solution à cette situation, nous voulons aussi aller vers l'Ugta pour lui faire part de notre problème», nous dira M. Zadili. Afin d'avoir la version de l'employeur, nous avons tenté de contacter les responsables de l'entreprise Kanaghaz, mais nos tentatives sont restées vaines. A. K.