De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi L'hygiène et la santé dans le milieu scolaire constituent une priorité incontournable dans le planning de la direction de la santé de wilaya. Sur ce plan, Constantine demeure à l'abri d'une quelconque insuffisance. En effet, avec ses 45 unités de dépistage et de suivi réparties à travers la circonscription, les écoliers et les établissements scolaires font l'objet de contrôles périodiques touchant à la santé des élèves, aux structures de restauration et autres espaces. Le suivi est aussi assuré en période de vacances, avance-t-on auprès de la DSP. Celle-ci s'enorgueillit d'avoir atteint un seuil important en matière de couverture sanitaire, puisque lors du dernier exercice (2007-2008) le taux de dépistage avait dépassé 90% dans les classes cibles. Pour cette année, la catégorie de classes d'examen a reçu des visites médicales. Il est à savoir que chaque groupe d'unités de dépistage (UDS) se rattache à un point de consultation, soit 3 au total implantés dans les communes de Constantine, Zighoud Youcef et Khroub comptant respectivement 25, 16 et 14 chirurgiens-dentistes. Les médecins généralistes sont au nombre de 55 contre 30 psychologues. Les paramédicaux au nombre de 82 viennent assister le corps médical. Etant donné le personnel fort important opérant dans toutes les unités, il n'est pas sans savoir que le dépistage laisse entrevoir une légère chance de suivi pour les élèves présentant des maladies chroniques ou autres, à commencer par les problèmes bucco–dentaires. En dépit d'une sensibilisation quasi présente émanant des responsables de la santé, il reste à mettre en place un dispositif apte à résorber le déficit enregistré dans les appareils dentaires qui font défaut. Cela remet en cause une grande partie de la politique des UDS, et on serait dans l'obligation de se poser la question suivante : Pourquoi ajoute-t-on la responsabilité de suivi à ces unités si elles ne prennent pas en charge d'une manière absolue toutes les pathologies décelées chez les scolarisés ? La réponse limpide sera donnée par un médecin local activant dans le point du lycée El Houria : «Notre rôle s'achève au dépistage. C'est du ressort des autres structures de prendre note de l'avis médical et d'assurer le reste aux élèves concernés par le suivi et l'orientation.» Cependant, on apprend du SEMEP que les structures médicales spécialisées censées s'occuper de ces cas battent de l'aile pour manque de moyens. Il en va du bucco-dentaire aux ophtalmologues, et l'on passe. Une insuffisance qui n'est pas sans conséquence sur le budget des parents d'élèves à la bourse maigre. Les appareils dentaires constituent souvent la tuile qui pousse les élèves à contempler impuissants la déformation progressive de leur dentition. Car, à l'extérieur, il faudrait bénéficier de la clémence du privé pour se procurer les prothèses à bas prix. A vrai dire, le dépistage sans suivi est un coup d'épée dans l'eau. Il ne suffit pas de recenser les cas sans trouver l'antidote qui les prémunit. D'autant qu'en observant les statistiques de l'exercice 2007-2008, la majorité des pathologies recensées relève du domaine de la cardiologie, de l'ophtalmologie et de la chirurgie dentaire. Au moins 4 026 élèves souffrent d'un problème lié au souffle cardiaque, 7 200 sont atteints de troubles visuels. Ces chiffres alertent les responsables pour doubler les efforts au niveau des établissements spécialisés. C'est une nécessité pour la réussite de la couverture médicale scolaire sous toutes ses formes. La disproportion entre les campagnes de sensibilisation de la DSP englobant la lutte contre la carie dentaire, la propreté du corps et des habits, et la prise en charge des enfants scolarisés malades devrait se rétablir en pensant davantage à la dotation des centres spécialisés par les moyens adéquats quitte à revoir la copie du nombre important des UDS dont la mission se limite au dépistage.