De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Outre le contrôle médical traditionnel, la vaccination, la prévention, l'hygiène bucco-dentaire…, tout ce canevas assuré par les UDS sera cette année «compliqué» par une autre tâche, celle de prévenir contre une éventuelle épidémie de la grippe porcine. Toute la santé scolaire semble être mobilisée. L'arme initiale étant «le dispositif préventif» en attendant le vaccin. En revanche, l'autre nouveauté de l'année pour ces unités sera bénéfique pour le milieu des scolarisés avec la réalisation d'un pôle de chirurgie dentaire installé prochainement à El Kantara qui se décharge des extra-scolaires. Les unités de dépistage scolaire entameront leur tâche début octobre. Il leur faudra au préalable récupérer les listes des scolarisés auprès des établissements afin d'entamer leur opération. Ce sont les classes d'examens qui seront concernées par ces visites médicales. Puis ce sera le tour des autres élèves. Au nombre de 45 à travers toute la wilaya, dont 25 scindées en deux au chef-lieu, soit l'est représenté par Mentouri et l'ouest par Benhidi à Filali, ces unités doubleront de vigilance cette année en raison du virus de la grippe porcine. A cet effet, un médecin avait suivi une formation à Alger comme édicté par le ministère et ce, en vue d'intervenir en temps opportun en cas de suspicion de présence du virus AH1N1. Il instruira les acteurs locaux sur les symptômes et le mode de transmission du virus. Une mesure qui tombe à pic car jusqu'ici aucun dispositif spécial n'a été établi. On demeure dans l'attente de ce que va apporter la réunion qui devait regrouper les ministères de l'Education et de la Santé pour cerner davantage la problématique en milieu scolaire. «Pour l'heure, c'est la sensibilisation et la prévention qui se font en ce début d'année scolaire», dira le médecin chargé du dossier au niveau de la direction de la santé de Constantine. Par ailleurs, on apprend qu'une cellule de veille chapeautée par le médecin de la prévention a été mise en place pour guetter le moindre «malaise» qui sera suivi d'un interrogatoire détaillé avant d'entreprendre des tests. «On ne fait pas de prélèvement systématique. Il pourrait bien s'agir d'une grippe saisonnière ou autre. Ainsi, seul l'interrogatoire pourrait éclairer sur la présence ou non du virus», explique encore le médecin. Il faut savoir que Constantine dispose de trois postes sentinelles situés à Boudraa Salah, Boumerzoug, et Zighoud Youssef. Quant aux centres de référence, ils sont au nombre de deux, soit le CHU et l'hôpital El Bir. Pour se prémunir contre une éventuelle propagation du germe, le contrôle d'hygiène reste l'arme basique. C'est pourquoi des établissements ont été soumis bien avant la rentrée des classes à une inspection des sanitaires. En aval, des tournées inopinées s'y effectuent, dira le directeur de l'établissement public de la santé de proximité de Mentouri, le docteur Arab, ajoutant que «l'équipe s'enquiert sur l'état des restaurants, sanitaires et ce, en faisant des prélèvements d'eau. Les comptes rendus seront par la suite transmis à la DSP, direction de l'éducation et à la commune qui gère les écoles primaires. Si l'on suppose une éventuelle atteinte, c'est l'isolement avec un traitement ‘‘préventif'', c'est-à-dire à faible dose, qui sera activé, en attendant les résultats de l'institut de référence, Pasteur», explique-t-on à la direction de la santé. Par ailleurs, il faut savoir que les unités, outre leurs prérogatives de dépistage et de suivi en milieu scolaire, sensibilisent et préviennent avec «des séances d'éducation sanitaire dispensées aux élèves chaque quinzaine». Toutefois, le talon d'Achille de ces UDS demeure la prise en charge effective des élèves sujets à des pathologies avérées, notamment en stomatologie. Combien de cas d'élèves devant bénéficier d'appareils dentaires sont renvoyés aux calendes grecques ? A ce sujet, le directeur Arab révélera que ce problème sera réglé dans un proche avenir grâce à la clinique de stomatologie d'El Kantara. Celle-ci servira désormais au milieu scolaire de toute la wilaya. Actuellement en réhabilitation, la structure sanitaire constituera «le pôle de chirurgie dentaire pour les enfants scolarisés, d'autant qu'elle renferme en son sein 8 spécialistes», soutient–il. Aussi pour répondre à notre question sur la rareté des appareils dentaires puisqu'ils n'existent pratiquement pas dans les établissements de santé publique, d'où leur cherté, notre interlocuteur n'exclut pas cette réalité tout en indiquant que «des statistiques des élèves concernés par ces appareils seront activées pour entrevoir des orientations, soit du côté du privé, soit dans un établissement spécialisé». Et qu'en est-il du remboursement ? «En s'articulant sur le dossier médical scolaire, la CNAS remboursera les frais aux parents.» De plus, des fauteuils dentaires devraient être placés dans deux ou trois unités de dépistage, mentionne la même source et ce, «pour effectuer des soins légers». Une expérience «pilote» qui verra son élargissement à d'autres unités au cas où l'option s'avérerait payante pour la santé des élèves. Enfin, pour clore le sujet de la santé scolaire, les responsables locaux rassurent sur la disponibilité du vaccin qui a enregistré une légère perturbation les deux mois derniers (la Tribune avait évoqué le sujet) en raison du processus d'acheminement car, dira le directeur de la santé, «il faut savoir que le vaccin suit un itinéraire précis. Il doit passer par l'opération de contrôle au niveau des laboratoires. Un léger pic de tension s'en était suivi car on croyait à une éventuelle pénurie». Il rassure : «La wilaya de Constantine dispose de son stock qui subvient à la demande de la population.» Lui emboîtant le pas, le directeur de l'EPSP de Mentouri révélera l'existence de doses suffisantes couvrant tout son secteur. «S'il est des manques au niveau de certaines structures, on pourra y remédier sans pour autant courir le risque de pénaliser notre secteur sanitaire», affirme-t-il. En définitive, la rentrée se déroule cette année avec la peur de se faire piéger par ce virus. «Avec une hygiène significative et des recommandations bien respectées par le milieu scolaire, on s'en prémunirait…» espèrent les médecins.