Karima Mokrani Le coup d'envoi de la manifestation «Constantine, Capitale de la culture arabe 2015» a été donné, jeudi soir dernier, à la nouvelle salle de spectacle Ahmed-Bey, inaugurée le jour même par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Ce dernier s'étant déplacé à Constantine spécialement pour l'évènement, présidant au nom du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, l'ouverture officielle de la manifestation. Une cérémonie grandiose qui a vu la présence d'un grand nombre de ministres du gouvernement, à leur tête, la première responsable du secteur de la culture, Nadia Labidi et le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Y ont également assisté le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa et celui du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, ainsi que de nombreuses personnalités du monde culturel algérien. Des ministres et des ambassadeurs de pays arabes étaient également au rendez-vous, à côté du directeur général de l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (Alecso), Abdullah Hamad Muhareb, et le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Nabil El Arabi. C'était l'Alesco qui, en 2012, a désigné Constantine comme ville hôte de la manifestation. La ville du Vieux rocher est la deuxième à accueillir l'évènement, après Alger en 2007, toujours sur recommandation de l'Alesco. En 2003, l'Algérie a grandement investi dans la manifestation «l'année de l'Algérie en France. En 2009, le pays a accueilli le Panaf. En 2011, Tlemcen était la ville de la culture islamique. L'annonce de l'acceptation de l'Algérie d'abriter la manifestation «Constantine Capitale de la culture arabe 2015» a fait beaucoup de bruit et suscité une grande polémique du fait, entre autres, qu'une ville (et un pays) aux origines amazighes abrite une manifestation qui a pour objectif de promouvoir la culture arabe. Malgré les oppositions, le gouvernement a maintenu sa décision d'accueillir la manifestation, celle-ci pour une durée de toute une année (à l'exemple de la précédente), y voyant un autre défi à relever et une opportunité pour rehausser davantage la place de l'Algérie dans le monde arabe et autres. L'Algérie qui s'est distinguée par ses positions allant dans le sens d'un règlement pacifique des conflits dans la région, en Afrique et dans le monde arabe, travaille, semble-t-il, à faire montre de capacités à aider au développement culturel et autres domaines chaque fois qu'elle est sollicitée. C'est une manière aussi de montrer son attachement au principe de «politique de bon voisinage» et la solidarité entre les peuples. L'ouverture officielle de la manifestation «Constantine Capitale de la culture arabe 2015» a coïncidé avec la célébration du la Journée du savoir (le 16 avril). Pour cette même occasion, une grande mosquée «baptisée Ibn Badis» a été inaugurée, hier matin, à Oran. Ainsi donc, jeudi dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en compagnie d'une importante délégation ministérielle, était à Constantine et a donné le coup d'envoi officiel de la manifestation. Sur place, force est de constater que l'ancienne Cirta n'était pas encore prête pour l'accueil de ses hôtes. La belle ville construite sur un rocher est encore un chantier. Rien n'est caché au visiteur déçu par l'état des routes et des trottoirs en plein cœur de la ville, à quelques encablures de l'hôtel Ibis. L'hygiène fait également défaut, chose qui choque en ce moment de grande manifestation. Des bruits courent sur l'impossibilité de réceptionner, dans un avenir proche, la majorité des projets lancés en chantier pour les besoins de cette manifestation. Seuls quelques-uns ont été réceptionnés et inaugurés. La ville ne cache pas sa gêne de ne pas être tout à fait prête à accueillir la manifestation. Il n'empêche, les invités sont là, le Premier ministre est là et l'ouverture officielle se fait à la date prévue. C'est surtout «L'épopée de Constantine» présentée dans la grande salle Ahmed-Bey qui fait oublier aux habitants et visiteurs les «ratages». D'une durée de 2h15mn, le spectacle retraçant l'histoire de la ville (et de l'Algérie, voire de l'Afrique du Nord), de la Numidie jusqu'à la période du terrorisme, était une réussite, de l'avis de nombreux présents. Il y avait beaucoup d'émotion, d'admiration pour le jeu des comédiens, le contenu des textes, le chant, la calligraphie, les lumières etc. C'était de la «haute facture» comme l'ont dit certains. Et c'est une réalisation à 100% de l'Office national de la culture et de l'information (Onci) et tous les comédiens sont des jeunes de l'école «Alhane Oua Chabab» ! Comme quoi il ne faut pas sous-estimer le travail des deux organismes. Et c'est tant mieux d'ailleurs. Par ailleurs, il est nécessaire de le souligner, qu'à l'occasion de cette ouverture de la manifestation, outre la grande salle de spectacle «Ahmed-Bey», M. Sellal, a inauguré le nouveau salon d'honneur de l'aéroport international Mohamed-Boudiaf, de même que les Palais de la culture Malek-Haddad et Mohamed-Laïd Al Khalifa, entièrement réhabilités. Le premier accueillant un salon de l'artisanat, ouvert du 16 au 26 avril. Le second trois expositions de toiles du peintre disparu Kamel Nezzar, de manuscrits anciens et d'objets du patrimoine artisanal. L'autre réalisation réceptionnée et inaugurée le jour même, est l'hôtel de la chaîne internationale Marriott. K. M.