L'Algérie a réalisé des avancées appréciables et indéniables en matière d'amélioration générale des conditions de vie de la population, malgré des défis qui restent encore à relever, a indiqué, hier à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. Dans son allocution d'ouverture du séminaire national de restitution des résultats de la 4e enquête nationale à indicateurs multiples (Mics4), M. Boudiaf a affirmé que «les résultats de l'enquête font ressortir des avancées appréciables et indéniables dans l'amélioration générale des conditions de vie de la population algérienne». Le ministre a fait part de l'amélioration de l'utilisation de sources d'eau potable (85%), l'utilisation d'installations sanitaires (95%), la santé des femmes, notamment aux âges de la reproduction, besoins satisfaits à hauteur de 93% en matière de planification familiale, à 93% pour les soins prénataux et 97% pour l'assistance à l'accouchement par un personnel qualifié. La situation des enfants s'est améliorée, notamment en termes de survie, avec un taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans de l'ordre de 24 pour 1 000 naissances vivantes, une prévalence de l'insuffisance pondérale de l'ordre de 3%, un taux d'achèvement des études primaires de 100%, un taux de passage aux cycles moyen et secondaire se situant à plus de 90% des élèves concernés, a-t-il ajouté. Mais, en même temps, M. Boudiaf a relevé que «les données collectées mettent en lumière certains manques à compléter et des défis à relever dans le domaine du développement humain et social». A ce propos, le ministre a indiqué que l'enquête «fait ressortir également avec insistance que l'un des défis majeurs qui se pose à nous, aujourd'hui, concerne notamment la réduction des inégalités spatiales encore enregistrées, et appelle ainsi à une intervention mieux ciblée dans l'élaboration et la mise en œuvre des programmes de développement humain et social, en particulier en matière d'accès aux prestations de santé, d'éducation, et des conditions de vie». Il a expliqué avoir «de tout temps évoqué les disparités liées aux distances», mais cette fois-ci, a-t-il souligné, «nous disposons d'informations sûres et valides sur ces disparités qui nécessitent d'être exploitées et utilisées aux fins d'intégration dans les stratégies et programmes multisectoriels de développement». Insistant, il dira qu'«il convient également de développer les études qualitatives et ciblées conjointement à la poursuite des études quantitatives, pour enrichir davantage le champ de la connaissance au plan sanitaire et socioéconomique, et mettre en exergue toute autre forme de discrimination qui entrave le développement». M. Boudiaf réaffirmera que «l'Algérie a toujours attaché une grande importance à l'amélioration des conditions de vie et du bien-être social de sa population». La réalisation de cette quatrième enquête Mics4 qui fait suite aux Mics de 1995, de 2000 et 2006, «reflète, une fois de plus, notre engagement et confirme notre volonté à poursuivre les efforts pour construire un avenir meilleur en s'appuyant sur des données probantes», a-t-il fait valoir. Grâce à sa méthodologie d'enquête à indicateurs multiples, l'Unicef aide les pays à rassembler et à analyser des données afin de combler l'absence de données relatives aux indicateurs permettant de suivre l'évolution de la situation des enfants et des femmes dans le monde. Depuis le milieu des années 90, la méthodologie Mics a permis à beaucoup de pays de produire des estimations statistiquement solides et comparables sur le plan international, pour une série d'indicateurs dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la protection de l'enfant et du VIH/Sida. Les conclusions des Mics ont été abondamment utilisées comme base de décision pour l'élaboration des politiques et des programmes d'intervention, et dans le but de sensibiliser l'opinion publique à la situation des enfants et des femmes dans le monde. Rappelant enfin, que les enquêtes Mics ont été développées à l'origine en réponse au Sommet mondial pour les enfants, afin de mesurer, pour une série d'objectifs internationalement acceptés, les progrès réalisés à mi-parcours de la décennie. Le premier tour des Mics a été conduit au cours de 1995 dans plus de 60 pays. Le deuxième tour d'enquêtes a été mené en 2000 (autour de 65 enquêtes) et enfin, le troisième tour des Mics, qui a été réalisé dans plus de 50 pays en 2005-2006, a été une source de données importante pour le suivi des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Y. S.