Le ministère des Affaires étrangères réagit avec fermeté au dernier rapport sur les droits de l'Homme dans le monde en 2014, rendu public en juin dernier. Ce dernier épinglant l'Algérie, entre autres pays qui demeurent la cible, toujours au nom des droits de l'Homme que ce même département d'Etat américain continue de bafouer sur son sol et ailleurs, dans des pays comme l'Irak, l'Afghanistan et autres, également au nom des droits de l'Homme. Dans un communiqué rendu public hier, le ministère des Affaires étrangères (MAE) algérien a répliqué au contenu de ce document étasunien et critiqué la manière de faire de ce dernier, l'accusant de faire dans la facilité, ne faisant pas l'effort nécessaire pour rapporter fidèlement la réalité du terrain. La partie algérienne parle de «reproduction mécanique de stéréotypes, ainsi que de références désuètes, d'appréciations partiales et de conclusions simplistes». Ainsi, indique le MAE, «Le document intitulé ‘'Rapport sur la situation des droits de l'Homme dans le monde en 2014'' que le département d'Etat américain vient de diffuser ne fait que prolonger, voire même accentuer, en ce qui concerne l'Algérie, une inclination bureaucratique portée sur la reproduction mécanique de stéréotypes, ainsi que de références désuètes, d'appréciations partiales et de conclusions simplistes». Insistant sur les «erreurs» d'appréciation et donc de jugement, le MAE ajoutera dans le communiqué : «S'il fallait une seule preuve des erreurs de jugement et des outrances qui disqualifient irrémédiablement ledit rapport, elle se trouve dans l'esquisse d'une équation d'égalité entre l'action légitime de l'Etat national et la folie meurtrière de groupes terroristes, ainsi que dans la monstrueuse allégation que comporte le fait de rendre compte des résultats remarquables des opérations contre-terroristes courageuses menées en toute transparence par l'Armée nationale populaire sous le titre mystificateur de privation arbitraire et illégale du droit à la vie». L'Algérie se défend donc des accusations portées à son encontre et rejette la balle à son accusateur, lui reprochant notamment ses violations du droit des peuples sahraoui et palestinien à l'autodétermination. «L'esprit négatif de critique qui ôte toute crédibilité à la quasi-totalité de la teneur de ce rapport en ce qui concerne l'Algérie contraste si manifestement avec l'équilibrisme qui caractérise les parties relatives à la Palestine et au Sahara occidental, alors même que s'agissant de deux situations d'occupation illégale et de violation du droit fondamental des deux peuples à l'autodétermination, les responsabilités d'Etat membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies auraient dû se traduire par un engagement ferme et actif en faveur d'une protection et d'une promotion plus effectives des droits de l'Homme au bénéfice des deux peuples», note le communiqué du MAE. Et de rappeler la position de l'Algérie en ce qui concerne la question des droits de l'Homme : «D'évidence, la cause des droits de l'Homme ne peut pas relever d'un exercice saisonnier. Il s'agit d'une oeuvre de longue haleine qui consolide des acquis et s'ouvre sans cesse de nouvelles perspectives. C'est cette approche que l'Algérie s'emploie à développer dans ses interactions avec ses partenaires internationaux, y compris dans le cadre du dialogue stratégique qu'elle entretient avec les Etats-Unis d'Amérique autour de valeurs référentielles et de principes ancrés dans le respect mutuel et l'équilibre des intérêts.» Pour terminer, l'Algérie et de nombreux autres pays, lit-on encore dans le communiqué, «ont toujours considéré, à bon droit, que les documents qu'un partenaire international pourrait produire, dans le cadre de sa législation nationale, pour exprimer ses propres perceptions quant aux situations relevant de la souveraineté d'autres Etats, n'engage que ledit partenaire auquel la communauté internationale est, en l'occurrence, loin de reconnaître une quelconque mission de juge universel des droits de l'Homme». Par ailleurs, alors que ce rapport du département d'Etat américain sur les droits de l'Homme dans le monde en 2014 vient épingler des pays à travers le monde, un autre, chinois, est tombé pour épingler, à son tour, le gendarme du monde. L'arroseur arrosé ! K. M.