Les importations des véhicules marquent une baisse, suite aux décisions prises par le gouvernement à l'issue d'une étude récente relevant les profonds dysfonctionnements et pratiques illégales constatés par le ministère du Commerce. En tête de liste des irrégularités, révèle cette étude, figurent les pratiques financières utilisées par les concessionnaires dans le but de transférer un maximum de capitaux vers l'étranger, ainsi que l'augmentation des charges et l'équilibrage de leur comptabilité aux moyens de techniques de plus en plus utilisées pour échapper au contrôle financier et fiscal du pays. A moyen terme, si des mesures d'encadrement, de régulation de contrôle et de réduction de la demande ne sont pas prises dans un contexte de forte baisse des cours de pétrole, cette filière, qui mobilise des ressources financières importantes en devise, risque d'exercer une pression sur l'équilibre de la balance des paiements du pays, prévient cette enquête, qui a noté qu'en l'absence d'instruments de régulation et d'analyse prospective, le pays s'est transformé en un «vaste espace de stockage». Entre 2010 et 2014, les concessionnaires ont importé 1 934 416 véhicules. En 2014, le chiffre des importations avait atteint les 6,34 mds usd pour 439 637 véhicules, contre le chiffre record de 7,33 mds usd pour 554 236 véhicules, en 2013. Afin d'assainir le marché et rationaliser l'importation des véhicules, un nouveau cahier des charges a été élaboré par le ministère de l'Industrie et des Mines, régissant les conditions et modalités d'exercice de l'activité des concessionnaires. Un dispositif qui sera renforcé par le système de licences d'importation qui limitera l'importation des véhicules à 400 000 unités par an, dès 2016. Afin de pallier au manque d'anticipation observé sur le marché, des mesures à prendre ont été recommandées par le rapport du ministère du Commerce, impliquant plusieurs départements ministériels ayant la charge de la sécurité routière, de l'élaboration des normes de pollution et consommation d'énergies, des conditions d'éligibilité, de la gestion des ressources financières externes et des transferts de capitaux et du contrôle de l'importation et des déclarations fiscales de chaque concessionnaire. M. A-S.