Les éleveurs de bovins laitiers demandent une augmentation du prix de vente du lait cru pour pouvoir faire face à la cherté de l'aliment du bétail, qui impacte sensiblement le prix de revient du litre de lait, ont indiqué les participants à une rencontre inter- wilayas d'éleveurs de bovins tenue récemment à Tizi Ouzou. Les participants à cette rencontre, qui a eu lieu au niveau de la Coopérative agricole de services et des approvisionnements (Casap) de la ville de Draa Ben Khedda (10 km à l'ouest de Tizi Ouzou) ont estimé que «la filière est menacée de disparaître si rien n'est fait» par les autorités compétentes pour soutenir les éleveurs, par notamment la révision à la hausse, et à hauteur de 100 DA le litre, du prix de vente du lait cru collecté. Les travaux de cette réunion, qui a vu la naissance du «Collectif inter-wilayas des éleveurs bovins laitiers», ont été ainsi sanctionnés par une déclaration commune dans laquelle les éleveurs producteurs de lait cru de vache, représentants la wilaya de Tizi Ouzou, Bejaïa, Boumerdès, Batna, Relizane, Sétif, ConstantineKhenchela et Jijel, déplorent «l'absence de réponse officielle et de prise en charge de leurs principales préoccupations» et qui sont «la revalorisation du litre de lait cru à son juste prix conformément à la loi du marché algérien, dans un délai ne pouvant aller au-delà de l'ouverture de la prochaine saison agricole, et la révision dans le fond et dans la forme du système de répartition du Fonds de soutien accordé à ce produit». Dans le même document, la collective inter-wilaya a dénoncé «l'exploitation abusive des paysans par l'industrie de la transformation et le commerce des fourrages et des intrants d'aliments bétail». Une cellule de crise a été mise sur pied durant cette rencontre et le président du Conseil interprofessionnel de la filière lait/pôle de Tizi Ouzou, Rabah Ouguemat, a été désigné comme son porte-parole. Il a été également décidé d'introduire une demande d'audience auprès du ministre de l'Agriculture pour une rencontre de travail qui s'inscrira dans la poursuite des négociations déjà entamées avec son prédécesseur. Ce mouvement des éleveurs producteur de lait cru, qui a débuté à Tizi Ouzou depuis environ 3 ans, a été rejoint par des agriculteurs d'autres wilayas qui souffrent des mêmes contraintes et qui souhaitent donner un essor à la filière lait afin d'améliorer leurs conditions sociales, développer leur activité et diminuer, voire réduire, à zéro la facture d'importation de poudre de lait. A signaler que la filière lait coûte au Trésor public environ 45 milliards de dinars par an au titre du soutien aux différents intervenants (éleveurs, collecteurs, transformateurs, producteurs de fourrage...). Si ce dispositif a permis de relancer la filière lait par l'importation de milliers de génisses et la création de nouvelles laiteries, le rendement au niveau des élevages demeure très faible avec 10 à 12 litres/vache. B. A./APS