Dans un entretien accordé hier à l'APS, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, a indiqué que ses propos sur les lenteurs dans le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC (Organisation mondiale du commerce), tenus récemment, ne visent aucunement à discréditer ceux qui avaient à leur charge la gestion du dossier par le passé. «Contrairement à certains commentaires et assertions contenus dans quelques articles de presse (suite à ses déclarations récentes sur le processus de négociations, Ndlr), mes propos ne visaient, en aucune façon, à responsabiliser ou à accabler les gestions antérieures du dossier de l'adhésion du pays à l'OMC», a-t-il dit. Bakhti Belaïb qui n'est pas nouveau à la tête du département du commence, encore moins étranger au dossier de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC -il était ministre du Commerce entre 1996 et 1998 et c'est lui qui avait conduit la délégation algérienne à la première réunion du groupe du travail sur cette adhésion de notre pays à l'Organisation mondiale- parle plutôt du processus lui-même qu'il considère être long et complexe vu les difficultés techniques et les grands enjeux. «Tout le monde s'accorde à dire que le processus de négociation de l'accession à l'OMC est un processus long et techniquement complexe et il importe pour la partie algérienne en charge de ce dossier de consolider et de renforcer les résultats obtenus à chaque étape de ce processus», a-t-il poursuivi. Un travail de longue haleine qui nécessite un examen approfondi des avantages de cette adhésion, mais aussi de ses inconvénients. Pour ce faire, les cadres du secteur, devant s'y impliquer, doivent être bien préparés par un sérieux travail d'information et de vulgarisation. Cela par l'organisation d'ateliers en leur faveur. A leur tour, ces mêmes cadres sont appelés à faire un même travail de sensibilisation et de vulgarisation auprès des citoyens de façon à impliquer toute la société dans ce processus d'adhésion à l'organisation mondiale. A l'époque déjà où il était ministre du Commerce et chargé de ce dossier, Bakhti Belaïb insistait sur les actions d'information et de vulgarisation, considérant que «notre langage est incompréhensible car nous ne maîtrisons pas encore le dossier». Pour le représentant du gouvernement, les enjeux sont d'une importance capitale. Pas question donc que l'adhésion se fasse à n'importe quel prix, a-t-il souligné. «Il y a un large consensus national qui conforte la démarche du gouvernement de ne pas vouloir adhérer à l'OMC à n'importe quel prix», a-t-il affirmé. Dans cet entretien accordé à l'APS, le ministre a rappelé le premier round des négociations, soutenant qu'il «constituait une référence historique importante dans le processus de négociation de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC». Le rappel de cette échéance, poursuivra-t-il, «aidera à mesurer les efforts et les résultats accomplis par la partie algérienne dans le cadre de ce processus laborieux et difficile». Pour convaincre de la difficulté de la tâche et, par conséquent, de la nécessité d'engager un travail de fond sur la question, Belaïb ajoutera : «C'est aussi pour dire que ces efforts et ces résultats demeurent encore insuffisants au regard des intérêts et des droits légitimes de notre économie, que nous devons continuer à défendre dans le cadre de notre démarche de négociations.» Pour en revenir aux questions techniques, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb a rappelé «les difficultés objectives à vulgariser, à expliciter, voire à motiver l'opinion publique à s'intéresser, à comprendre et, même, à se passionner pour la question de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC». Raison pour laquelle sont organisés les ateliers nationaux sur l'étude du contenu des différents accords de l'OMC et des conditions de leur mise en œuvre. Autre point jugé très important, selon le ministre, «indépendamment de la question liée à l'adhésion ou la non adhésion de l'Algérie à l'OMC, les accords de cette organisation multilatérale représentent aujourd'hui les règles fondamentales qui régissent le commerce mondial dont l'Algérie est bel et bien partie prenante qu'elle soit membre ou non de l'OMC». Partant, «il est de l'intérêt de notre pays d'être au fait de ces accords et des règles régissant le commerce mondial». K. M.