La demande de devises au titre de l'allocation touristique par les voyageurs ces derniers jours est telle que la Banque d'Algérie a tenu à assurer qu'elle a pris les mesures nécessaires afin que les agences bancaires disposent de quantités de devises suffisantes pour répondre à la forte demande. Elle a affirmé par le biais d'un de ses responsables, repris hier par l'APS, qu'il n'y pas de problème dans la mesure où «la devise est disponible et la Banque centrale répond aux besoins des banques en termes d'approvisionnement en devises d'une manière programmée et régulière». Le même responsable a expliqué que la pression croissante sur les agences bancaires de ces derniers jours est due au fait que «les demandeurs se présentent en grand nombre et en même temps devant les guichets». Ce qui, selon lui, a suscité la crainte chez les demandeurs. «A la vue de ces longues files d'attente devant les guichets, les gens ont une impression de pénurie», a-t-il relevé. Le représentant de la Banque centrale a estimé, par ailleurs, que cette situation est «récurrente» en période des vacances, durant laquelle il est systématiquement enregistré une forte demande de change, notamment pour l'allocation touristique, qui est fixée à l'équivalent de 15 000 DA par an. Le responsable a également mis en avant comme cause principale à la forte demande, le fait que les agences bancaires ne peuvent pas prévoir exactement la volume de demandes de change à traiter chaque jour. «Une agence peut recevoir en une journée une à trois demandes de change, comme elle peut en recevoir une centaine, voire plus. C'est donc aléatoire du fait qu'on ne peut pas appréhender le niveau de la demande quotidienne», a-t-il indiqué, non sans annoncer dans la foulée que la tendance est, cependant, vers le «désengorgement». Il faut rappeler au passage que le montant annuel de l'allocation touristique comme indiqué plus haut a été fixé par une instruction de la Banque d'Algérie datée du 28 août 1997 relative au droit de change pour voyage à l'étranger, appelé dans cette instruction «droit de change pour dépenses liées à des voyages à l'étranger», octroyée chaque année. Ce montant est de moitié (7 500 DA) pour les enfants âgés de moins de 15 ans, note la même instruction qui précise, par ailleurs, que le montant de 15 000 DA n'est pas cumulable d'une année à l'autre. Les opérateurs habilités à octroyer les opérations de change pour cette allocation sont, selon le même texte, tous les guichets de banque ou établissement financier et intermédiaire agréés. Toujours est-il que cette situation de forte demande d'allocation touristique était prévisible compte tenu des offres de séjour à l'étranger par des agences de voyages. C'est le cas notamment des destinations vers la Tunisie où l'on apprend qu'un véritable raz-de-marée de vacanciers algériens s'opère vers ce pays, les tarifs étant compétitifs. C'est d'ailleurs tout à fait logique vue les prix élevés pratiqués par les hôtels en Algérie. Outre les offres des particuliers des plus attractifs pour les familles algériennes. Autant de facteurs qui expliquent donc cette forte demande d'allocation touristique à laquelle, faut-il souligner, les banques ne s'étaient pas préparées. Z. A.