Tout ceci pour ce que cette incertitude lancinante avantage les organisations terroristes et à des mains étrangères obscures et pour certaines clairement identifiées et identifiables tout argument-massue de nature à justifier de planifiées actions d'assistance aux populations des pays concernées comme cela a été le cas en Libye il y a quelques années. En rappelant que le 20 août c'est aussi une date historique pour le peuple marocain qui dénonçait la tutelle française sous le régime du protectorat et également pour celui (peuple) tunisien qui prenait conscience, le chef de l'Etat s'évertue vraisemblablement à rappeler aux pays voisins et ce dans un langage diplomatique extrêmement travaillé que si la communion, sinon l'union du Maghreb s'est faite aux moments les plus difficiles de leur Histoire, il n'existe en réalité aucune raison valable qui justifierait toutes distances en ce sens d'autant plus que comme hier face au colonialisme français les trois pays font face à un identique ennemi : le terrorisme auquel il faudrait également rajouter la conjoncture économique. Abdelaziz Bouteflika soulignera que cette œuvre d'hommes a transcendé celle des moudjahidine algériens qui, à travers un projet de libération du pays, ont fait le serment de le délivrer de l'occupation coloniale d'abord et ensuite d'œuvrer à sa construction avec pour objectif sa réinsertion dans le concert des nations. Pour que ne soient pas vains les sacrifices consentis par les moudjahidine et que soit honorée la mémoire de ceux tombés au champ d'honneur, il semble indéniable aux yeux du président de la République que le legs de ces hommes ne saurait donner ses fruits s'il ne laisse pas «entrevoir toute la force et la grandeur de notre peuple qui doivent présider à toute démarche entreprise dans la bataille d'édification de notre pays avec les mêmes principes fondateurs que sont l'unité, le travail, l'abnégation et le sacrifice pour la défense des idéaux unificateurs de notre religion et notre identité nationale, la justice sociale et la liberté responsable qui consacre l'égalité entre tous et qui place le pays et ses intérêts suprêmes au-dessus de toute autre considération». Mais dans la foulée de son discours, Abdelaziz Bouteflika tient à rappeler également que «mais il ne s'agit pas de s'arrêter aux limites de la simple satisfaction d'une prouesse héroïque dans laquelle la volonté de notre peuple vaillant s'est opposée à la violence d'un occupant inique. Nous nous devons, un demi siècle après la réalisation de cet éclatant exploit, de marquer une halte pour méditer sur les facteurs de force de la Révolution et le degré de maturité de cette avant-garde qui l'a déclenchée et conduite dans ses étapes successives, exceptionnelles pour la plupart, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays», histoire de rappeler que faire du passéisme un culte n'a pas pour vocation de nourrir les peuples. Dans un registre plus politique intérieure, il évoquera, toutefois de manière allusive la chute du prix du baril de pétrole à travers lequel bien des hommes et des responsables de partis politiques ont trouvé grain à moudre en faisant du contexte difficile né de cette situation un fonds de commerce au moment où, pour le Président, il y a nécessité de «faire front uni contre le sous-développement, sous toutes ses formes, et de nous dresser d'un seul bloc contre tout esprit pessimiste et défaitiste, en consolidant l'espoir et la confiance en soi afin de pouvoir appréhender positivement les difficultés économiques qui se posent aujourd'hui à la planète et de nous projeter ensemble, forts du génie de nos jeunes savants, chercheurs et créateurs, de l'ère du pétrole dans l'ère des technologies de pointe». S'adressant enfin aux apprentis imprécateurs sortant de leur antre à la fin de chaque été, le chef de l'Etat anticipe et réfrène les velléités de ces derniers. «A l'approche de la rentrée scolaire et universitaire et du retour de nos écoliers et enseignants aux bastions du savoir, de la connaissance et de la formation professionnelle et à l'occasion de la rentrée sociale de nos travailleuses et travailleurs qui s'appliquent en faveur du progrès de leur pays, je tiens à exprimer à tous ma considération et ma reconnaissance pour leurs efforts louables, tout en les exhortant à œuvrer davantage pour préserver les acquis moraux et matériels de la nation. L'Algérie est un legs précieux dont la préservation est la responsabilité de tous.» A. L.