Des couleurs qui font rêver les écoliers, mais qui agressent les portefeuilles des tuteurs Pas encore remis des dépenses du Ramadhan, l'Aïd el Fitr et les vacances, que la rentrée scolaire pointe du nez. Une autre saignée qui met à rude épreuve les parents d'élèves. En effet, les parents devront, une nouvelle fois, faire face à des dépenses inévitables, les fournitures scolaires en l'occurrence. Ces derniers, égalant depuis quelques années les denrées alimentaires en matière de hausse des prix. A un jour de la reprise du chemin de l'école, prévue pour demain dimanche, les fournitures scolaires ont inondé le marché. Les chefs de famille ont, d'ores et déjà, acheté le nécessaire avant même la réception des listes des affaires scolaires. Mais le «made in China», demeure le produit favori des petites bourses. Comme chaque année, les Chinois se sont surpassés en proposant des articles scolaires aux couleurs chatoyantes à l'effigie des héros des dessins animés, «Spiderman» et «Batman» pour les garçons et «Hello Kety» et «Dora l'Exploratrice» pour les filles. Une manière d'attirer un peu plus les enfants. Des couleurs qui font rêver les écoliers, mais qui agressent les portefeuilles des tuteurs. Ces derniers sont soumis au diktat des détenteurs de la plus grosse part du marché en fournitures scolaires. Leurs étals sont inondés de produits «made in China». Ainsi, stylos, crayons de couleur, feutres, gommes, cahiers, pâtes à modeler, bûchettes sont proposés à des prix défiant toute logique. Un cahier de 32 pages coûte 50 DA, le cahier de 96 pages est proposé à 150 DA, alors que celui de 120 pages dépasse les 200 DA. Le prix d'une trousse scolaire oscille entre 100 et 200 DA alors que le cartable est cédé entre 500 et 600 DA selon la taille et les motifs. Dans les magasins, il existe une gamme variée de tabliers disponibles à partir de 2000 DA jusqu'à 3000 DA. Une grande partie de ces articles dits de qualité son importés d'Italie, France et Turquie. Les articles chinois comportent, dans leur majorité, des irrégularités d'où leur dangerosité pour les consommateurs. Comme ces protège-cahiers qui contiennent du plomb, une matière cancérigène pour la peau. Et ceci n'est un secret pour personne, encore moins pour les parents. Bien que sachant que les produits chinois sont hautement toxiques, les parents dont les moyens sont limités y affluent quant même. «J'ai quatre enfants scolarisés, mon budget ne suffit pas pour leur acheter des articles haut de gamme», a précisé une mère rencontrée devant un étal d'affaires scolaires à la rue Bouskarin. Malgré les risques que représentent les produits «made in China», les petites bourses achètent, l'important est que leurs enfants soient équipés le jour de la rentrée. Seuls quelques parents, en dépit de leurs conditions sociales précaires, restent conscients quant au danger que représentent les produits chinois. Ils préfèrent le produit local. Ce dernier est aussi disponible sur les étals et son prix reste raisonnable. L'importation, notons-le, depuis l'entrée des produits chinois en Algérie, en 2003, a contraint plus de 150 producteurs nationaux de fournitures scolaires à changer d'activité. Actuellement, on compte une cinquantaine de producteurs à l'échelle nationale et qui ont du mal à écouler leurs produits face à la concurrence chinoise. Pour l'heure, seul souci des parents est de préparer la rentrée scolaire malgré cette hausse vertigineuse des prix des fournitures qui a désorienté plus d'un. Dimanche 8 septembre, synonyme de rentrée scolaire, se fait de plus en plus redouté, par les parents, notamment ceux dont le pouvoir d'achat est en dessous de la moyenne. La rentrée scolaire se fera avec «rahmet Rabi», qu'on sera-t-il de l'Aïd El Adha prévu le 15 octobre? Un autre événement et pas des moindres attend les familles, celui du rituel «imposant»de l'achat d'un bélier pour perpétuer cette tradition chère aux musulmans, mais surtout aux Annabis frimeurs. Cet événement ne manquera pas de porter également son coup de grâce à ceux qui tenteront, vaille que vaille, de se plier à cette nouvelle exigence.