Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a qualifié la réunion de la 20e session du Comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargés de la mise en œuvre de l'initiative du Nepad d'«importante» et souligné «l'impératif» d'une coordination pour que l'Afrique parvienne à exploiter l'ensemble de ses mécanismes et instruments de coopération. Intervenant au nom du président la République, lors de cette réunion, le Premier ministre M. Ahmed Ouyahia a indiqué que cette rencontre est importante pour trois considérations au moins. D'abord en ce qu'elle se tient à un moment déterminant dans l'impulsion d'une démarche commune et résolue en vue d'une intégration réussie du Nepad au sein des structures et procédures de l'Union africaine. Ensuite «du fait de sa proximité avec un important débat continental sur divers aspects ayant trait à la coopération et à l'intégration en Afrique et qui renvoient à des domaines prioritaires du Nepad». Et en troisième lieu, «en raison du contexte mondial caractérisé par de nouvelles incertitudes porteuses de réelles inquiétudes quant à l'impact de la crise économique mondiale sur les perspectives de développement de l'Afrique». Pour mener à bien la mission d'intégration du Nepad dans l'Union africaine, M. Ouyahia a rappelé le sommet de réflexion, tenu en mars 2007 à Alger, qui procure une «véritable feuille de route», ainsi que la décision prise par le sommet de l'Union africaine, en janvier 2008, à Addis-Abeba, d'entériner les conclusions du sommet d'Alger. S'agissant du deuxième point à l'ordre du jour et qui a trait aux infrastructures, M. Ouyahia a souligné «l'impératif plus large d'une coordination pour que l'Afrique parvienne à exploiter, de manière optimale, l'ensemble de ses mécanismes et instruments de coopération». Abordant la crise économique mondiale, il a estimé qu'elle «interpelle notre continent et, peut-être de façon plus particulière, notre comité, qui incarne l'esprit et les principes mêmes du nouveau partenariat avec les pays les plus industrialisés». Evoquant le comité, il a affirmé qu'«il devrait, de notre point de vue, œuvrer au renforcement du dialogue que nous menons régulièrement avec nos partenaires du développement et exploiter ce canal au maximum pour porter le message et les préoccupations de l'Afrique». Il a estimé que les perspectives qui s'offrent sur la voie d'une «institutionnalisation du dialogue Nepad/G8 sont un motif de satisfaction», ajoutant que ce mécanisme de dialogue pourrait constituer «le canal privilégié pour mieux faire entendre la revendication du continent et son aspiration à une participation plus effective au débat sur la refonte de l'architecture financière mondiale». La crise économique mondiale mérite-t-elle également d'être inscrite en tant que point «dans les prochaines opportunités de dialogue avec les partenaires de développement», a-t-il conclu. Pour rappel, les travaux de la 20e session du comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargés de la mise en œuvre de l'initiative du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) se tient en parallèle avec le 10e sommet du Forum des chefs d'Etat et de gouvernement du Mécanisme africain d'évaluation par les Pairs (MAEP). Ce dernier a examiné hier le rapport de l'Algérie sur l'état de la mise en œuvre de son programme d'action en matière de gouvernance. Ce rapport dresse l'état des lieux des performances et des insuffisances concernant les différents volets de la gouvernance en Algérie, depuis le sommet d'Accra (Ghana) en juillet 2007. Le rapport du MAEP sur l'Algérie présenté à la réunion d'Accra, rappelle-t-on, résulte du rapport national d'auto-évaluation de l'Algérie en matière de gouvernance et du rapport d'évaluation par les pairs effectué par la mission composée d'experts et de partenaires stratégiques conduite par Mme Marie Angélique Savané, membre du Panel des éminentes personnalités du MAEP. Par ailleurs, l'Algérie a signé hier à Addis-Abeba (Ethiopie), le protocole portant statut de la Cour africaine de justice et des droits de l'Homme. Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a procédé à la signature de ce protocole au nom de la République algérienne. La signature de ce protocole «confirme l'engagement de l'Algérie en matière de renforcement des mécanismes du protocole des droits de l'Homme, notamment au niveau continental», a-t-on indiqué auprès de la délégation algérienne. Le protocole porte sur la fusion de la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples avec la Cour de justice de l'UA, la création d'une cour unique et l'abrogation des protocoles de 1998 et de 2003, stipulent les statuts du protocole signé hier. A. R.