D'après le nouveau cahier des charges encadrant l'importation des véhicules, le président de l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A), Sefiane Hasnaoui, estime que les importations de véhicules devraient continuer à baisser durant les prochains mois. Il explique que «la baisse drastique des importations va continuer d'une manière mécanique et automatique sur toute l'année 2015 car les commandes ont été arrêtées à partir de fin mars, après l'entrée en vigueur du cahier des charges qui a perturbé nos planifications. Mais à partir du mois de mars 2016 les importations devraient recommencer de manière fluide». Selon lui, le mécanisme d'application des licences d'importation et les quotas auront certainement un impact sur le volume annuel des importations. En effet, la facture d'importation des véhicules a affiché 2,395 milliards de dollars cette année, durant les 8 premiers mois, contre 3,455 milliards l'an dernier à la même période, soit, une baisse de 30,67%, selon les chiffres des Douanes algériennes. Ainsi, 215 013 véhicules ont été importés de janvier à fin août, contre 281 355 en 2014, sur la même période, soit une baisse de 23,58%. M. Hasnaoui révèle que «le recul drastique des importations de véhicules enregistré ces derniers mois est dû notamment à certaines mesures techniques apportées par le nouveau cahier des charges et un certain flou dans son application qui ont eu pour conséquence le ralentissement du processus d'adaptation des différents modèles de véhicules à la nouvelle réglementation». Aussi, les délais d'adaptation au nouveau cahier des charges régissant l'activité du concessionnaire ont été perturbés par «l'inadéquation de certains éléments techniques» par rapport à leur faisabilité. Le président de l'AC2A a cité comme exemple le stabilisateur de trajectoire (ESC), exigé désormais pour les grands camions, un des produits les plus demandés pour les PME, les constructeurs ne proposaient pas ce type d'équipement auparavant, ce qui a mené à une «inadéquation de certains éléments techniques», contenus dans le nouveau cahier des charges. Il est à souligner que les nouveaux équipements exigés par le cahier des charges ont des coûts très élevés. «Ces questions techniques avec un certain flou ont ralenti l'adaptation des modèles de véhicules au cahier des charges ce qui explique le ralentissement très fort des importations», a-t-il affirmé. À cette occasion et afin de lever ce genre d'obstacle, M. Hasnaoui a appelé à une meilleure communication entre les professionnels (AC2A), le ministère de l'Industrie et d'autres départements ministériels comme les Finances, le Commerce, les Transports et l'Intérieur pour lever ce type d'obstacle à l'avenir. Un arrêté ministériel fixant le cahier des charges relatif aux conditions d'exercice de l'activité de concessionnaire de véhicules a été promulgué en mars dernier, puis actualisé en mai dernier dans le but d'assainir le marché de l'automobile, qui a été marqué ces dernières années par des pratiques illégales et de profonds dysfonctionnements, relevés par le ministère du Commerce, dans une récente étude. Cet arrêté prévoit essentiellement de nouvelles règles et équipements de sécurité pour les conducteurs, les passagers et les piétons. Même si son application a causé des blocages de véhicules pendant plusieurs semaines au niveau des ports, il n'y a eu aucune répercussion sur les importations déjà payées, puisque la promulgation d'un décret interministériel, en juillet dernier, a réglé la situation. Les autres facteurs ayant influé sur les importations de véhicules, sont le glissement de la monnaie nationale face à l'euro et au dollar, et l'obligation de créer des investissements industriels et semi-industriels introduite par la loi de Finances 2014, selon M. Hasnaoui qui a également souligné : «Nous attendons toujours le ministère de l'Industrie et des Mines pour nous donner le cadre qui nous permet d'assurer des investissements rationnels dans l'intérêt de nos entreprises, de nos emplois et pour créer de la richesse.» Le président de l'association des concessionnaires d'automobiles estime que d'autres facteurs ont également eu un impact sur les importations de véhicules et leurs prix, notamment les taxes imposées aux concessionnaires automobiles, à savoir la taxe sur l'activité professionnelle (TAP), la taxe sur la contribution dans les transports et les infrastructures, qui ne représente que 1% du chiffre d'affaires, ainsi que la taxe sur les véhicules neufs et la taxe d'immatriculation qui, cette année, ont doublé pour certains modèles de véhicules. Ajouter à cela les effets de l'inflation et les coûts des équipements supplémentaires imposés par le nouveau cahier des charges, toutes ces taxes expliquent la légère hausse des prix des véhicules observée ces derniers mois. M. A-S.