Selon lui, une éventuelle réduction du montant en question entraînera des charges supplémentaires que le Trésor public ne pourra pas supporter. «La formule LPP est une formule purement commerciale. Le Trésor public ne peut assumer les charges d'une transaction commerciale», argue M. Tebboune. Le ministre décide toutefois de faire quelques concessions, mais uniquement envers les souscripteurs au programme Aadl 2001-2002 qu'on a fait basculer au LPP en raison de leurs salaires (salaire du couple) qui dépassent les 108 000 DA. Il promet à ces derniers une réduction, sans en fixer le taux ou le montant. «Ces souscripteurs ont été transférés malgré eux au programme LPP sur décision du ministère de l'Habitat alors que les autres souscripteurs étaient informés dès le début», a rappelé le ministre pour expliquer son «soutien» aux postulants qui étaient inscrits initialement à l'Aadl. Pour le ministre, rien ne justifierait donc une quelconque action de protestation de la part des souscripteurs au LPP parce que, dès le départ, soutient-il, il était question d'une transaction commerciale. Pourtant, il y a gros risque que des postulants au LPP annoncent leur décision de se désister et demandent à récupérer les 500 000 DA de la première tranche, payée précédemment. Ceux qui ne se désisteront pas menacent de recourir à la protestation. Ils s'élèvent contre le montant élevé de la deuxième tranche : un million de dinars au lieu de 500 000 DA. L'annonce de ce montant de la deuxième tranche du LPP, faite par le directeur général de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (Enpi), mercredi dernier, sur les ondes de la radio, a suscité une grande colère chez les concernés, allant jusqu'à qualifier d'arnaque cette nouvelle formule dite LPP. Et quoi que dise le ministre, la menace est à prendre au sérieux. Désistement ou contestation, les deux actions sont légitimes et justifiées, aux yeux des postulants. Pour cause, il y a à peine quelques mois depuis que les postulants à cette nouvelle formule ont payé les 500 000 DA de la première tranche. Une somme qu'ils avaient du mal à ramasser. Leur exiger de payer un million de dinars juste après, ce serait trop leur demander. C'est ce qui explique, en partie, le fait que le nombre des postulants à ce type de logements ne dépasse pas les 50 000. Raison pour laquelle, le gouvernement décide, de son côté, de l'arrêter. Les chiffres officiels indiquent que jusqu'à septembre dernier, le nombre des souscripteurs ayant payé la première tranche étaient de 32 987 sur un total de 49 705 inscrits. La formule n'intéresse pas grand-monde et l'obligation faite aux concernés de payer une deuxième tranche d'un million de dinars ne fera que la discréditer davantage sinon discréditer ses promoteurs, le gouvernement en tête. Par ailleurs, en ce qui concerne l'Aadl, pour les programmes 2001 et 2002, l'opération qui consiste en le choix des sites n'est pas encore terminée, alors qu'elle a débuté le 5 septembre dernier. Elle se fait par Internet. Aussi, les concernés ne sont pas encore appelés à payer la deuxième tranche du montant total du logement. La livraison des logements est annoncée pour l'année 2016. Pas au-delà. Des souscripteurs affirment craindre de nouveaux retards du fait que dans certains sites, les travaux ne sont même pas entamés. Que dire alors des logements Aadl 2 ?, s'interrogent d'autres. K. M.