Le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah) organise, depuis hier, en collaboration avec le commissariat de Constantine, capitale de la culture arabe 2015, un colloque international intitulé «Cirta-Constantine : cité et territoire», à l'hôtel Marriott. L'événement, qui se poursuit jusqu'au 14 octobre prochain, est marqué par la participation d'experts nationaux et étrangers, abordant les différents aspects sociaux, politiques et historiques de l'antique cité. Organisé dans le cadre de Constantine, capitale de la culture arabe 2015 (Ccca-2015) il est souligné sur le site officiel du Cnrpah, dans l'argumentaire de cette manifestation scientifique, que le colloque «constitue l'occasion de saisir à la fois la vie matérielle et la vie politique de la ville dans ses temps anciens et islamiques, d'apprécier l'ampleur du rôle qu'elle joua dans le contexte régional, son impact et son influence sur le destin des villes et agglomérations environnantes, du Maghreb» Ainsi, «l'objectif de la rencontre est d'engager une réflexion sur le contexte des héritages cumulés, de rappeler à la fois la place qu'il convient d'attribuer aux origines, et les capacités d'assimilation des différentes cultures qui sont le fondement de la destinée politique de la ville, lui permettant de conserver une primauté dans l'histoire du Maghreb». Dès lors, les différentes conférences présentées dans le cadre de cet événement doivent permettre de «mesurer l'imprégnation des civilisations et influences extérieures mais aussi, cela peut être l'occasion, à travers la richesse documentaire et la mise en valeur de repères essentiels, d'évaluer l'héritage de cette ville, autre trait d'originalité historique». Il est également souligné dans l'argumentaire du colloque international «Cirta-Constantine : cité et territoire» que Cirta, ville célèbre durant l'Antiquité, était une des cités les plus importantes d'Afrique du Nord et elle le reste de nos jours. Sa particularité historique est bien établie et l'historiographie antique le souligne abondamment : ville capitale, ville garnison, noyau routier, commercial et culturel depuis les époques les plus hautes, ce qui est confirmé par son fonds libyque, auquel se sont greffés des traits culturels puniques et grecs, avant même la présence romaine, par son statut d'ancienne capitale royale numide, par sa position de colonie chef-lieu de la «confédération cirtéenne», puis de capitale provinciale. Cirta se définit aussi, comme un cas d'exception, par sa culture punique et par l'originalité du «royaume» des Sittiani, que César avait implanté au moment des guerres civiles. Avec son vieux pont, ses arches rompues, son aqueduc, ses nombreuses inscriptions dédicatoires ou commémoratives, elle garde jalousement le nom de celui qui lui rendit plus tard son ancienne splendeur. Ville de garnison, centre administratif, économique, commercial et culturel, elle était également considérée comme le point de ralliement des régions avoisinantes, qui se caractérisaient par la fertilité de leurs terroirs. Parmi les nombreuses interventions citons notamment celle de Djahida Mehentel, de l'Université Alger2 portant sur «Cirta, une ville ouverte aux influences de différentes civilisations», de Khadidja Mansouri, professeur d'histoire ancienne sur «Les lettrés de Cirta dans l'Antiquité», celle de Toufik Hamoum de l'Université d'Alger2 abordant l'aspect religieux de la ville antique à travers son intervention intitulée «Les sacerdos païens de Cirta». Pour sa part Farida Amrous, de l'Université d'Alger2, présentera une conférence intitulée «Le monument de Lollius Urbicus» qui est considéré comme l'un des plus importants vestiges archéologiques de la ville de Tiddis. Erigé en l'honneur de la famille des Lolli, dans le but d'immortaliser leur nom, ce monument est une œuvre d'art exceptionnelle et originale qui se caractérise par sa forme cylindrique unique en son genre en Afrique du Nord. Il est à noter que le Dr Mahfoud Ferroukhi, chercheur, posera dans sa conférence la problématique : «Les Rois de Cirta : hellénisés ou hellénistiques ?» Il y a également dans le cadre de ce colloque international, l'intervention de Cl. Briand Poinsard de l'Académie des belles lettres de France intitulée «Rusicade, port de Cirta : une porte ouverte sur la Méditerranée antique», celle de Christian Landes, de Culture France, sur la thématique : «L'armée d'Afrique, le patrimoine archéologique de Constantine et l'archéologie nationale française» et celle de Hocine Tawtaw du Cnprah intitulée «L'aqueduc-viaduc de Constantine». Afin d'apporter de nouveaux éclairages, archéologues, historiens et chercheurs de différentes universités algériennes, mais également d'autres pays, débattent et abordent jusqu'au 14 octobre dans le cadre de ce colloque, Cirta, l'antique capitale de la Numidie, un royaume qui s'étendait tout le long du Nord de l'actuelle Algérie et débordant jusqu'à l'extrémité ouest de la Tunisie et à l'est du Maroc. S. B.