Réfutant la thèse selon laquelle l'Algérie est en crise, le ministre a insisté sur la particularité de la conjoncture actuelle qui appelle à la rationalisation des dépenses et la lutte contre les gaspillages en tout genre. C'est, d'ailleurs, dans cet esprit qu'a été élaboré le projet de loi de Finances 2016, qui prévoit pour les subventions quelque 1 840 milliards de dinars. Une enveloppe financière qui confirme encore une fois que le gouvernement n'entend pas abandonner le système des subventions, mais tient à le renforcer et le rendre plus efficace. Dans le même ordre d'idées, le représentant du gouvernement a également assuré que de nouvelles dispositions viendront prochainement booster la croissance économique, dont le taux prévu pour le prochain exercice est estimé à 4,5%. Quant au volet rationalisation des dépenses publiques, le ministre a tenté de rassurer les citoyens quant au maintien du même rythme, mais avec plus de rigueur. Cette politique ne concernera pas l'éducation et la santé, mais toutefois les autorisations de programmes seront réduites. En chiffres, il précise que le budget destiné à l'équipement reste au même niveau que les exercices précédents, soit 3 000 milliards de dinars, bien que le taux de consommation ne dépasserait pas 2 600 milliards. Il estime dans ce cadre, que la nouvelle orientation du gouvernement en termes de financement de l'investissement tend à privilégier les ressources locales, mais n'exclut pas le recours aux financements étrangers pour des projets bien précis. En d'autres termes, Benkhalfa a expliqué qu'il n'y aura pas d'endettement classique qui sera supporté par le Trésor public. Le ministre s'est longuement attardé, par ailleurs, sur la nécessité de mobiliser toutes les capacités financières du pays, notamment l'argent informel dont la bancarisation est devenue une nécessité impérieuse. Outre les incitations prises dans la LFC 2015, le ministre n'a pas manqué de rassurer les détenteurs de liquidités en dehors des circuits financiers. Il fera savoir, dans ce sens, que la grande partie de ces sommes financières est propre, mais devrait être exploitée et investie dans les circuits économiques. Concernant le retour du crédit à la consommation, dont la réglementation est déjà finalisée, le ministre a assuré que ces crédits seront accessibles au citoyen une fois la liste des produits éligibles finalisée. Cette liste est actuellement en préparation au niveau des ministères de l'Industrie et du Commerce. Benkhalfa a profité de cette occasion pour aborder la question des risques de surendettement des ménages. Il appelle ainsi les consommateurs à rationaliser leurs dépenses en vue de se prémunir du phénomène. Enfin, Benkhalfa a annoncé l'arrivée sur le marché financier de grandes entreprises privées sans fournir plus de détails sur la question. S. B.