«L'Algérie n'a pas besoin de l'endettement extérieur, elle a besoin de l'argent des Algériens, de ses ressources internes qu'elle veut intégrer dans le circuit bancaire et ce n'est pas une opération conjoncturelle mais une démarche qui s'inscrit dans la durée», a affirmé, hier, à Alger, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. «L'Algérie n'éprouve pas le besoin de recourir à l'endettement extérieur pour couvrir ses engagements budgétaires mais elle compte plus que jamais sur les ressources provenant de l'intégration de l'économie informelle dans la sphère formelle», a indiqué le ministre des Finances en marge d'une journée d'information sur les nouvelles dispositions bancaires et fiscales de la loi de finances complémentaire (LFC) pour 2015. Une rencontre a pour objectif d'informer les opérateurs économiques sur les mesures relatives à l'encouragement de l'investissement et la mobilisation des ressources financières dans cette phase qui exige une nouvelle approche en matière de rationalisation des dépenses publiques, et d'amélioration de la fiscalité, et une vision adaptée à la situation, notamment en ce qui concerne le commerce extérieur, et l'orientation des investissements selon les besoins et les priorités. En effet, cette journée organisée par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, s'inscrit dans le sillage de la dynamique globale qui consiste à sensibiliser l'ensemble des acteurs économiques sur la démarche des pouvoirs publics qui consiste à promouvoir la production nationale et à dynamiser l'outil industriel pour dépasser cette période. En outre, le premier responsable du secteur des finances a indiqué que «nous mobilisons les ressources de la nation avec toutes les garanties juridiques et techniques, nous ne les mobilisons pas pour les stocker mais pour les utiliser dans la croissance économique», ajoutant que «ces ressources nous mettent à l'abri d'autres décisions non souhaitées». Et quand l'assiette fiscale augmente du fait de la bancarisation de l'argent de l'informel, soutient-il encore, l'Etat pourra alors faire baisser les impôts au profit de l'investissement, a-t-il ajouté. Avec une fiscalité pétrolière encore très soutenable et une fiscalité ordinaire qui devrait atteindre 2 700 milliards de DA en 2016, selon lui, «l'Algérie n'est pas en position de mal aisance financière, et ne compte pas sur la taxe de 7% pour avoir des ressources mais veut juste impliquer le milieu des affaires dans le développement». Par ailleurs, pour éviter à l'Algérie de sombrer dans une crise financière aigüe, le ministre préconise, dans le cadre de la LFC 2015, des mesures de «rigueur», sans pour autant remettre en cause les subventions des produits de large consommation. Il a affirmé que «la politique du gouvernement ne vise pas à instaurer l'austérité mais à lutter efficacement contre toute forme de gaspillage», ajoutant que «nous avons besoin d'une rationalité des acteurs économiques et nous voulons que les 40 millions d'Algériens ne gaspillent pas et ne participent pas à la contrebande». La LFC 2015, pour rappel, a été élaborée sur la base d'une prévision de croissance hors hydrocarbures de 5,1% (contre 4,25% dans la LF initiale) et un taux d'inflation de 4% (contre 3%).