Cette solution, a-t-il fait savoir, devrait être basée sur la concertation et la coopération. «En Algérie, nous formons le vœu que cette crise migratoire constitue le déclencheur pour une approche nouvelle dans les relations et la coopération entre les nations, basée sur une prise de conscience de notre destin commun et de notre responsabilité collégiale dans l'édification du futur de nos enfants», a-t-il indiqué à ce propos. Entre la migration et le développement, il y a une relation étroite, a estimé l'Algérie. C'est là l'un des principaux points qui ont été défendus par notre pays lors des négociations pour l'adoption des deux documents, à savoir la Déclaration de la Valette et le plan d'action commun soumis au sommet. Selon un membre de la délégation algérienne à ce sommet, dans une déclaration à l'APS, «si on veut s'attaquer de manière sérieuse et durable aux causes profondes du phénomène de la migration, il faut régler les problèmes du développement pour fixer les populations là où elles sont», insistant cependant sur «la nécessité pour l'Europe d'investir davantage en Afrique et ne plus la considérer juste un marché». L'autre point sur lequel l'Algérie a mis l'accent, est la nécessité d'ouvrir des canaux de la migration légale visant à combattre de manière durable le phénomène de la migration illégale, selon cette même source. Pour l'Algérie, sa plaidoirie s'est axée essentiellement sur le règlement des conflits africains loin de toute intervention militaire étrangère sur le sol du continent. A ce sujet, M. Sellal a expliqué que «le traitement sécuritaire des questions migratoires ainsi que les politiques restrictives en matière de circulation de personnes ne sont pas productifs». Il s'agit là des mêmes principes défendus par l'Algérie lors de toutes les réunions préparatoires du sommet tenues respectivement à Bruxelles, Rabat, Charm El-Cheikh et à La Valette, rappelle-t-on. «La concertation et la coopération dans ces domaines sont la meilleure voie pour nos deux continents», a-t-on plaidé du côté de la représentation algérienne, précisant qu'il en est «de même pour le retour volontaire ainsi que pour la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles dans un contexte marqué par la montée de la xénophobie et du racisme». Pour le Premier ministre algérien, «investir en Afrique et contribuer à son développement socioéconomique est rentable aussi bien sur le volet politique, économique que sécuritaire», précisant, par la même qu'«une Afrique en paix et prospère c'est pour l'Europe : plus de clients, moins de migrants et des liens culturels et humains très forts grâce à une histoire commune plusieurs fois centenaire». Réunis durant deux jours à La Valette, les chefs d'Etat et de gouvernement ont réussi à approuver un projet portant aide financière d'une valeur de 1,8 milliard d'euros pour les pays africains. En contrepartie de cette aide, les pays africains promettent d'aider à ralentir la migration illégale ainsi que le processus de réadmission des migrants dans leur pays d'origine. Le texte signé par une trentaine de dirigeants, estime-t-on, ne répond toutefois pas réellement à leur demande d'organisation d'une vraie migration légale. Le Premier ministre algérien a pris part à ce sommet UE-Afrique sur la migration en tant que représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il était accompagné par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel. M. B.