Des dirigeants européens et leurs homologues africains se réuniront mercredi et jeudi à la Valette (Malte), lors d'un sommet consacré à la migration, pour tenter des trouver des solutions communes à un phénomène, amplifié par l'instabilité qui caractérise certains pays du bassin méditerranéen et de la région du Sahel notamment. Lors de ce sommet, dont l'ouverture officielle est prévue vers 18h00 heure locale (GMT+1) et auquel prend part le Premier ministre, Abdelamalek Sellal en tant que représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, des dirigeants de pays africains et européens, en tant que pays d'origine, de transit ou de destination des migrants, tenteront d'identifier les meilleurs moyens à même de faire face à un phénomène en nette progression et qui interpelle l'ensemble des acteurs concernés, en s'appuyant sur les mécanismes de coopération déjà existants entre l'Europe et l'Afrique. Selon le Conseil européen, qui avait appelé à la tenue de ce sommet en avril dernier, les travaux du rendez-vous de La Valette porteront essentiellement sur l'identification des meilleurs moyens à même de remédier aux causes profondes du phénomène en contribuant à établir la paix, la stabilité et le développement économique des pays d'origine des migrants. Ils porteront également sur l'intensification des efforts visant à promouvoir les voies de migration légales et le renforcement de la protection des migrants et des demandeurs d'asile, en particulier les personnes vulnérables (enfants, femmes...) et sur les moyens à même de lutter efficacement contre l'exploitation et la traite des migrants ainsi que sur une étroite coopération en matière de retour et de réadmission des migrants. Des représentants de l'Organisation des Nations Unies, de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Organisation internationale pour les migrants (OIM) prennent également part à ce sommet international. Ces derniers mois, l'Europe a enregistré l'arrivée d'un nombre sans précédent de migrants en provenance en grande partie de Syrie, mais aussi de Libye et du Sahel et d'Afrique. Ils fuient les conflits et l'extrême pauvreté. La photo de l'enfant syrien Ilan, dont le corps sans vie a échoué sur une plage turque, a fait le tour du monde et a choqué toute la planète. Beaucoup de médias ont choisi de mettre la photo à la une de leurs publications pour mieux illustrer la crise des migrants. Plusieurs naufrages d'embarcations, avec de migrants africains à bord, ont également été enregistrés au large de la Méditerranée au cours de l'année en cours, dont les plus graves ont eu lieu en avril dernier avec la mort de plus de 1.200 personnes. Beaucoup de ces navires prenaient le départ depuis la Libye et tentaient d'atteindre l'Europe. Pour plusieurs analystes, l'Europe fait actuellement face à l'une des plus graves crises migratoires de son histoire. Entre janvier et août 2015, Frontex (l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'UE) a recensé 350.000 personnes entrées illégalement dans l'espace Schengen. Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugies (HCR) parle lui de plus de 400.000 demandes d'asiles enregistrées durant la même période. Constatant les limites des politiques axées sur le tout-sécuritaire adoptées par certains pays, l'Algérie a, à maintes reprises, appelé à adopter une démarche globale et multidimensionnelle pour une meilleure prise en charge du phénomène de la migration, en mettant l'accent sur la nécessité de lancer des projets de développements au niveau des pays d'origine des migrants pour leur assurer des meilleures conditions de vie dans un climat de paix et de sécurité.