Les travaux du sommet euro-africain sur la migration, qui se poursuivent jeudi dans la capitale maltaise, devront être sanctionnés par l'adoption de la Déclaration de La Valette et d'un plan d'action commun. Un des principaux éléments défendus par l'Algérie, lors des négociations de ces deux documents et qui seront soumis à l'adoption du sommet, est l'étroite relation entre la migration et le développement. "Si on veut s'attaquer de manière sérieuse et durable aux causes profondes du phénomène de la migration, il faut régler les problèmes du développement pour fixer les populations là où elles sont", a déclaré à l'APS un membre de la délégation algérienne, insistant sur la nécessité pour l'Europe d'investir davantage en Afrique et "ne plus la considérer juste un marché". L'Algérie a également plaidé pour l'ouverture des canaux de la migration légale "pour combattre de manière durable le phénomène de la migration illégale", a-t-il ajouté. Le troisième principe défendu par l'Algérie, lors des négociations des deux documents, "et qui reste une position doctrinale algérienne", est que la réadmission "doit être volontaire et dans des conditions de dignité", a-t-il précisé . L'Algérie a également plaidé pour le règlement et la prévention des conflits africains loin de toute intervention militaire étrangère, explique encore la même source, affirmant que la délégation algérienne a également insisté pour que les mesures édictées par le plan d'action "tiennent compte des réalités nationales de chaque pays". "Ce sont là les mêmes principes défendus par l'Algérie lors de toutes les réunions préparatoires du sommet tenues respectivement à Bruxelles, Rabat, Charm El-Cheikh et à La Valette", a conclu la même source. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal prend part à ce sommet UE-Afrique sur la migration en tant que représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il est accompagné du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel. M. Sellal, a plaidé mercredi lors de son intervention à ce Sommet pour "une approche nouvelle" pour trouver une solution à la crise de la migration basée sur la concertation et la coopération. "En Algérie, nous formons le voeu que cette crise migratoire constitue le déclencheur pour une approche nouvelle dans les relations et la coopération entre les nations, basée sur une prise de conscience de notre destin commun et de notre responsabilité collégiale dans l'édification du futur de nos enfants", a-t-il indiqué. M. Sellal avait relevé dans ce cadre que "le traitement sécuritaire des questions migratoires ainsi que les politiques restrictives en matière de circulation de personnes ne sont pas productifs". "La concertation et la coopération dans ces domaines sont la meilleure voie pour nos deux continents", a-t-il plaidé précisant qu'il en est "de même pour le retour volontaire ainsi que pour la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles dans un contexte marqué par la montée de la xénophobie et du racisme". "Investir en Afrique et contribuer à son développement socioéconomique est rentable aussi bien sur le volet politique, économique et sécuritaire", a-t-il noté précisant qu"'une Afrique en paix et prospère c'est pour l'Europe: plus de clients, moins de migrants et des liens culturels et humains très forts grâce à une histoire commune plusieurs fois centenaire".