Vraisemblablement, ils demeurent nombreux les clubs qui n'ont toujours pas apuré les contentieux qu'ils ont avec certains de leurs salariés notamment parmi les footballeurs. Dans un récent communiqué la Ligue de football professionnel (LFP) a tenu à leur adresser un rappel avant le prononcé de sanctions définitives. En fait de sanctions définitives, autant dire qu'une telle menace ne sert en réalité qu'à masquer des blancs dans le texte sachant qu'elles sont brandies depuis que la Ligue, voire même avant la création de cette dernière, d'autres organes relevant de la fédération en détenaient les attributions sans pour autant qu'elles ne soient jamais parvenues à faire suivre d'effet ses mises en garde. Si la LFP revient conjoncturellement sur le dossier, c'est-à-dire juste avant, pendant ou immédiatement après une trêve et à la veille d'un mercato, il faut lui concéder le mérite d'apporter des réponses à des situations et par voie de conséquence au déblocage d'affaires depuis très longtemps suspendues du seul fait de l'instabilité au sein des milieux dirigeants des clubs et de l'inertie de certains autres. L'instabilité au sein des clubs aboutissant en général sur le refus des dirigeants d'admettre le ou les contentieux légués par leurs prédécesseurs. Dans la foulée, les salariés en bisbille avec les clubs encouragés par les démarches effectuées, auprès de la Chambre nationale de règlement des litiges et parfois le Tribunal arbitral des sports, par des footballeurs également en difficulté n'hésitaient plus à suivre le même parcours dans la mesure où une fois engagé le contentieux pouvait trainer dans le temps leur permettait de boucler une «blanche» saison, les autorisant presque de fait à se diriger vers un autre club tout en ayant en tête, voire l'assurance de disposer a posteriori d'un dénouement, dans tous les cas de figure compte tenu de la nature arbitraire de leur mise à la touche, leur éviction, le non payement de leurs salaires, primes, positif du conflit les opposant à l'employeur. Dans le récent communiqué de la LFP il est souligné que la commission de discipline qui a examiné la situation des clubs des Ligues 1 et 2 «n'ayant pas soldé leur situation financière envers leurs joueurs, conformément aux résolutions de la Chambre des litiges (FAF) sont tenus d'apurer leur situation dans les plus brefs délais». Dans la réalité, il n'y a de martial que le ton dans ce communiqué sachant qu'il va très vite être momentanément oublié, les responsables à hauteur des instances sportives n'ignorant évidemment pas les «difficultés» des clubs à absorber leurs dettes et honorer leurs créances. Une réalité qui conduit ou a conduit jusque là des dirigeants à recourir à divers stratagèmes pour reculer les échéances parfois jusqu'à durée d'une saison ou plus. Il y a par exemple, la remise d'un chèque de garantie remis au créancier (le joueur) avec l'assurance de l'encaisser une fois le compte bancaire alimenté (il ne l'est que rarement si ce n'est jamais d'autant plus que dans la majorité des cas celui-ci est bloqué). Pis, non accepté par le créancier qui refuse d'être payé parce qu'il considère comme de la monnaie de singe, le chèque est malgré tout remis par le président du club aux instances sportives concernées pour obtenir de fait un blanc-seing pour le recrutement durant le mercato. Enfin, il y a la possibilité pour les deux parties de parvenir à un modus vivendi consistant à, selon le jargon populaire, couper la poire en deux, autrement dit le joueur revoit à la baisse ses exigences et la direction du club de se débrouiller pour le régler en espèces. Dans tous les cas de figure donc, toute la démarche n'est assise que sur de l'intangible, bien loin des règles. Reste à savoir maintenant comment tout cela se «combine» après la mesure prise d'obliger au payement par chèque les transactions dépassant le million de dinars. Très certainement le génie des dirigeants y a trouvé une... des réponses. A. L.