La diplomatie algérienne ne se lasse pas de plaider l'interdiction de paiement des rançons aux terroristes afin de tarir leurs sources de financement ce qui permettra de lutter efficacement contre ce fléau. Hier, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a de nouveau appelé à l'universalisation de l'interdiction du paiement des rançons afin de combattre le terrorisme. «A travers les ressources financières rendues possibles par le trafic de drogue et les rançons obtenues suite à des prises d'otages, les terroristes ont renforcé leurs capacités et étendu leurs sphères d'action», a déclaré le ministre à l'ouverture du 3e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique qui se tient dans la capitale de l'ouest du pays. Insistant sur la poursuite d'une lutte «implacable» contre le trafic de drogue, le chef de la diplomatie algérienne a également estimé indispensable «d'assécher les sources de financement du terrorisme à travers une lutte implacable contre les réseaux de crimes». M. Lamamraa a expliqué que «la persistance de foyers de tension ou d'instabilité dans notre continent, particulièrement en Libye et dans le Sahel, affecte notre sécurité et crée les conditions propices pour l'incursion des groupes terroristes». Ces facteurs d'insécurité propice à la progression du fléau du terrorisme doivent être éliminés avec le recours à la coopération, a encore souligné le ministre des Affaires étrangères en déclarant : «Aussi, tout en renforçant notre coopération multiforme, aux niveaux bilatéral, régional et international, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, nous devons œuvrer à éliminer les conditions et les facteurs qui, s'ils ne créent pas le terrorisme, contribuent amplement à sa propagation et à son renforcement». «Nous devons également aiguiser nos outils et moderniser nos moyens et adapter continuellement notre discours et notre démarche», a exhorté Ramtane Lamamra indiquant qu'au premier rang de ces éléments figure la nécessité de la prévention et du règlement des conflits «quelles que soient leurs origines ou leurs justifications». Evoquant les conditions nécessaires à mettre en œuvre afin de prévenir la radicalisation de la jeunesse, le chef de la diplomatie a énuméré la stabilité et la bonne gouvernance. «Des Etats stables, des sociétés apaisées et une gouvernance efficiente sont les meilleurs remparts contre la radicalisation d'une jeunesse souvent désœuvrée qui alimente les troupes des groupes terroristes» a dit M. Lamamara estimant primordial «le lancement de programmes de sensibilisation et d'éducation qui contribueront à l'élimination du discours radical de nos écoles, de nos lieux religieux et de l'espace public de manière générale». Le ministre des Affaires étrangères n'a pas manqué d'appeler les pays africains à «la mise en place d'une politique de développement économique favorisant la promotion sociale des jeunes qui, immunisés contre le discours radical et toutes les formes de l'extrémisme violent, seront les futurs acteurs du changement». Par ailleurs, le ministre a appelé à une plus grande implication de l'Afrique dans la gestion de l'agenda de paix et de sécurité au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Il a également appelé à une coordination de toutes les instances, entre les membres du Groupe africain du Conseil de sécurité, le groupe A3, au service des intérêts stratégiques de l'Afrique. Tout en félicitant le Sénégal et l'Egypte pour leur élection au Conseil de sécurité, décision effective à partir du 1er janvier 2016 pour un mandat de deux années, le ministre a rendu un vif hommage au Tchad et au Rwanda, membres africains sortant du Conseil, «qui ont prouvé qu'avec davantage de concertation et de mobilisation, le A3 constituera un acteur important au sein du Conseil de sécurité et un partenaire de valeur aux cinq membres permanents». A noter enfin que les travaux du 3e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique se sont poursuivis à huis clos, avec la participation des ministres des Affaires étrangères, en plus de l'Algérie, du Burundi, du Rwanda, de l'Angola, du vice-ministre du Nigéria ainsi que des experts et des représentants des organisations africaines et onusiennes. Ce rendez-vous de trois jours a pour objectif de traiter un ensemble de questions et de thèmes liés à la sécurité et la paix dans le continent. Il permettra également d'évaluer les actions menées dans ce cadre. H. Y./APS