En sa qualité de directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, anime aujourd'hui, à la résidence d'Etat Djenane El Mithaq, une conférence de presse consacrée au projet de révision de la Constitution. Il présentera les grandes lignes du projet que le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a promis d'être «consensuel». Depuis son annonce, le 15 avril 2011, l'idée même n'a cessé de susciter des critiques et des doutes quant à son aboutissement, jusqu'à ce que le Président, le 31 octobre dernier, à l'occasion de la célébration de la fête du 1er novembre, annonce que «le projet de révision de la Constitution sera bientôt rendu public». Le 14 décembre dernier, Bouteflika a présidé un Conseil restreint consacré exclusivement à l'examen du nouveau texte, suivi par un autre Conseil, le 28 du même mois. Lors de ce dernier Conseil, le chef de l'Etat a validé la mouture finale du texte et, aujourd'hui, Ahmed Ouyahia la présente à la presse et à travers elle (presse), à l'opinion publique nationale. Ahmed Ouyahia a participé aux deux Conseils et est au courant des moindres détails contenus dans le nouveau texte. Aux questions des journalistes, il répondra avec aisance, comme à son habitude. Voilà donc le projet finalisé et mener à terme par le chef de l'Etat. Le nouveau texte qui sera la nouvelle loi fondamentale du pays promet des «progrès dans plusieurs domaines, notamment le champ politique et celui de la gouvernance». Ce sera une loi, indique la présidence de la République, qui aspire à la «consolidation de l'unité nationale autour de notre histoire, de notre identité et de nos valeurs spirituelles et civilisationnelles, la promotion des droits et libertés des citoyens et le renforcement de l'indépendance de la justice». C'est aussi un texte qui «permettra des avancées dans l'approfondissement de la séparation et de la complémentarité des pouvoirs». A l'opposition, le nouveau texte promet d'assurer «l'accès de l'opposition parlementaire aux moyens d'assumer un rôle plus actif, y compris par la saisine du Conseil constitutionnel». De même, il y est question de «la dynamisation des institutions constitutionnelles de contrôle, au service de la transparence dans les domaines économique, juridique et politique de la vie nationale et la mise en place d'un mécanisme indépendant renforcé et de surveillance des élections au service de la démocratie pluraliste». Des changements profonds à la demande des différents acteurs de la scène politique algérienne. En 2014, Ahmed Ouyahia a mené des consultations avec des partis politiques, des personnalités nationales et des représentants de la société civile. Aujourd'hui, ces mêmes partis, personnalités politiques et associations auront à leur disposition la dernière mouture du texte. Certains seront destinataires d'une copie qui leur sera transmise officiellement par les services de la présidence de la République. D'autres la découvriront sur les pages des journaux. Aux destinataires officiels de la copie de l'examiner et de l'analyser, chacun à sa manière, et aux simples citoyens de la commenter sur les réseaux sociaux, principalement Facebook, devenu espace d'expression et d'échange par excellence. Des lectures et des remarques qui seront prises en considération dans l'étape qui consiste à peaufiner le texte avant de le soumettre à examen en Conseil des ministres. Suivra celle de sa validation par le Conseil constitutionnel qui «rendra son avis sur la procédure par laquelle ce texte sera examiné et adopté par le parlement», indique le communiqué cité précédemment. D'ores et déjà, le Parlement s'apprête à l'examen et l'adoption de ce texte comme c'est indiqué dans cette phrase du communiqué présidentiel, mais la question, il faut le rappeler, n'est pas tout à fait tranchée. Le flou persiste quant à l'option d'adoption de la nouvelle Constitution par voie parlementaire ou référendaire. Peut- être qu'aujourd'hui Ouyahia apportera la réponse à cette question. K. M.