Après celle du ministère du Commerce, une cellule similaire de suivi des exportations hors hydrocarbures va bientôt être installée au niveau du Premier ministère, a annoncé, hier, le directeur de la promotion des échanges commerciaux au ministère du Commerce, Messaoud Beggah, repris par l'APS. Par Ziad Abdelhadi Après celle du ministère du Commerce, une cellule similaire de suivi des exportations hors hydrocarbures va bientôt être installée au niveau du Premier ministère, a annoncé, hier, le directeur de la promotion des échanges commerciaux au ministère du Commerce, Messaoud Beggah, repris par l'APS. Ce responsable a en outre indiqué que cette structure, qui s'inscrit dans le cadre du dispositif de diversification de l'économie, ne sera mise en place qu'après la remise d'un rapport détaillé sur la situation des exportations hors hydrocarbures au Premier ministre. La cellule «sera chargée d'examiner d'une manière approfondie, avec l'ensemble des secteurs concernés, les contraintes rencontrées par les exportateurs afin de mettre en place une stratégie nationale de promotion des exportations», indiquera-t-il. «Elle devra, ainsi, revoir l'ensemble du dispositif de promotion des exportations hors hydrocarbures et proposer de nouvelles mesures permettant de renforcer cette activité, sachant que ce segment des exportations ne représente que 5% des exportations globales du pays», ajoutera M. Beggah. Rappelons qu'une cellule entrant dans le même cadre a été mise en place récemment auprès du ministère du Commerce et se compose de représentants de ce département ministériel, de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), de la Société algérienne des foires et exportations (Safex) et de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal). Lors de sa première réunion, cette cellule a permis d'identifier les préoccupations des exportateurs portant, notamment, sur la réglementation de change, les formalités et procédures douanières, les mesures incitatives visant à promouvoir les exportations et les difficultés relatives à la logistique. L'installation de ces cellules de suivi s'inscrit dans l'objectif de réduire l'écart actuel de la balance commerciale du pays. En effet, après plusieurs années d'excédent dopé par la hausse des prix du pétrole, la balance commerciale du pays a clôturé l'année 2015 avec un déficit de 13,7 milliards de dollars avec une prépondérance nette et continue des exportations des hydrocarbures dans la composante des exportations globales (près de 95%). Messaoud Beggah s'est aussi prononcé sur les activités du Fonds spécial pour la promotion des exportations (Fspe) en 2015, indiquant que ses remboursements aux entreprises exportatrices ont diminué de près de 8%. Il rappellera que les aides du fonds sont octroyées pour le remboursement partiel des frais de transport international ainsi que la prise en charge d'une partie des dépenses engagées par les entreprises nationales participant aux manifestations économiques organisées à l'étranger. En 2015, les aides et les remboursements attribués par ce fonds sont passés à un peu plus de 478 millions de dinars pour 390 dossiers examinés, contre 527 millions de dinars pour 251 dossiers en 2014. Selon les explications de M. Beggah, ce recul s'explique par le fait que, depuis 2014, le Fspe n'accorde cette aide que pour les exportateurs qui réalisent un chiffre d'affaires à l'export ne dépassant pas 10 millions de dollars, et ce, dans le but d'orienter davantage ces aides vers les entreprises débutantes. «Nous avons décidé de cette mesure, en concertation avec les différentes parties concernées à l'instar de l'Association nationale des exportateurs algériens, du moment que le Fspe a été mis en place pour seconder les PME», souligne-t-il. Toutefois, le même responsable affirme que le ministère du Commerce continuera à accorder les subventions en fonction des demandes déposées par les exportateurs. Par secteur, les aides aux exportations des dattes ont atteint plus de 310 millions de dinars, soit près de 65% du montant global des aides octroyées par le fonds, tandis que les aides accordées aux exportations des autres produits agricoles se sont établies à un peu plus de 2 millions de dinars (0,41% du montant global). Les aides pour la participation aux foires se sont chiffrées à 86 millions de dinars contre plus de 7,6 millions de dinars pour la participation des entreprises aux foires à titre individuel. Les aides dédiées aux exportations des produits industriels ont, elles, chuté à 72 millions dinars en 2015, contre 270 millions de dinars en 2014 (750 millions de dinars en 2013). La raison de ce recul est que «le soutien en aval aux exportations des produits industriels est prohibé par les accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans le cadre de son processus d'adhésion, l'Algérie s'est engagée, en 2011, à démanteler progressivement les aides accordées à ces produits», explique M. Beggah. C'est dans cette optique, poursuit-il, «que nous revoyons à la baisse le montant des aides accordées aux produits industriels de 50 à 25%». Mais il ne s'agit pas d'une suppression totale des aides pour cette catégorie de produits. «Nous avons réorienté cette aide vers l'amont de l'acte de l'export à travers la réalisation d'études de marchés, des programmes de formation spécialisée aux métiers de l'export et l'élaboration du diagnostic de la situation», dira-t-il. Rappelons que le Fspe a été institué par la loi de Finances 1996 et est destiné à apporter un soutien financier aux exportateurs dans les actions de promotion et de placement de leurs produits sur les marchés extérieurs. Z. A./APS