Le chef de service oncologie de l'hôpital de Rouiba, le Pr. Hassan Mahfouf a annoncé, jeudi dernier, que l'immunothérapie (dernier traitement anticancer mis au point) sera introduite prochainement dans la liste des traitements anticancer appliqués en Algérie. Le professeur qui s'exprimait, jeudi dernier, lors du Salon national sur la lutte et la sensibilisation anticancer précisera que les malades bénéficieront gratuitement de ce traitement dont les coûts sont élevés. A ce propos, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a indiqué lors de la même manifestation que «les médicaments dédiés à la cancérologie et à l'hématologie ont coûté en 2014 à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) plus de 37 milliards de dinars, soit 60% de l'ensemble de ses achats». M. Boudiaf a estimé que ce montant reflète les efforts engagés par les pouvoirs publics en 2013 afin de mettre à la disposition des malades algériens les mêmes classes de médicaments que ceux existant dans les pays développés permettant ainsi une meilleure qualité de prise en charge. En termes de prévention, le ministre a cité les différentes mesures de lutte contre les principaux facteurs de risque de la maladie, à savoir le tabagisme, la consommation d'alcool, une alimentation déséquilibrée et les infections chroniques liées à certains virus. A cela, il faudra ajouter le renforcement de la prévention et du dépistage précoce permettant une baisse de 30% des cas de cancer, a-t-il poursuivi. À propos de l'information sanitaire sur la maladie, il a été procédé à la généralisation des registres des cancers des populations de wilayas, passés de 15 à 48, ainsi qu'à la mise en place du réseau national informatisé des registres du cancer, a relevé le ministre. Le premier responsable du secteur a rappelé la pression intenable qui caractérisait les services de radiothérapie où les délais de prise en charge, notamment pour les cancers du sein et de la prostate, dépassaient souvent les 18 mois. Le ministre a également déploré les pénuries à répétition des médicaments anticancéreux, une situation, a-t-il dit, qui a été aggravée par la prescription anarchique en l'absence de protocoles référentiels et d'un manque d'unités d'oncologie médicale dans de nombreuses wilayas, notamment au sud du pays. Il a également déploré l'arrêt des chantiers des centres anticancer (CAC) de Annaba, de Tizi Ouzou, de Sidi Bel Abbès et de Tlemcen, alors que ceux réceptionnés (Sétif et Batna) ne sont pas encore opérationnels en radiothérapie. Le ministre s'est félicité qu'en terme d'oncologie médicale et en radiothérapie, il existe aujourd'hui 32 services et 48 unités totalisant 1 913 lits et couvrant les 48 wilayas, de même que 19 accélérateurs linéaires dans le secteur public en plus de trois autres en instance de mise en service, contre 7 accélérateurs en 2013. Cette augmentation des capacités a permis de réduire, de manière significative les délais d'attente qui sont passés de plus d'un an à moins d'un mois pour tous les cancers sauf pour le cancer du sein dont les délais d'attente varient entre un et sept mois, a-t-il poursuivi. M. Boudiaf a mis l'accent sur la mise en fonction, la réception et la reprise des travaux et la relance de nouveaux projets, rappelant que 4 nouveaux CAC seront réceptionnés courant 2016. Par ailleurs, le ministère a mis en œuvre, dès janvier 2016, et dans le cadre du plan cancer, 38 actions sur les 60 inscrites au titre des 8 axes stratégiques y figurant, a conclu M. Boudiaf. A. K./APS