La prise en charge des cancéreux revient très cher au gouvernement. En 2014, les médicaments destinés à la cancérologie et à l'hématologie ont coûté à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) plus de 37 milliards de dinars, soit 60 % de l'ensemble de ses achats, selon le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. Intervenant à l'ouverture du salon national info-cancer à Alger, le ministre a relevé que ce montant reflète les efforts engagés par les pouvoirs publics en 2013 afin de mettre à la disposition des malades les mêmes classes de médicaments que ceux existant dans les pays développés. Rappelant que le chantier du cancer a été inscrit comme une «priorité» par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le ministre a évoqué la concrétisation du plan cancer (2015-2019) permettant une meilleure qualité de prise en charge des personnes atteintes. S'agissant du domaine de la prévention, Boudiaf a cité les différentes mesures de lutte contre les principaux facteurs de risque de la maladie, à savoir, notamment, le tabagisme, la consommation d'alcool, une alimentation déséquilibrée et les infections chroniques liées à certains virus. A cela, il faudra ajouter le renforcement de la prévention et du dépistage précoce permettant une baisse de 30% des cas de cancer, a-t-il poursuivi, soulignant les moyens conséquents consentis par l'Etat pour l'amélioration de la prise en charge médicale des cancéreux. Boudiaf a rappelé, à ce sujet, la pression «intenable» qui caractérisait, par un passé récent, les services de radiothérapie où les délais de prise en charge, notamment pour les cancers du sein et de la prostate, dépassaient souvent les 18 mois. Le ministre a mis en avant les «pénuries à répétition» concernant les médicaments utilisés dans le traitement du cancer, une situation, a-t-il dit, qui a été «aggravée par la prescription anarchique en l'absence de protocoles référentiels et le manque d'unités d'oncologie médicale dans de nombreuses wilayas, notamment au sud du pays». Il a également déploré l'arrêt des chantiers des centres anti-cancer (CAC) d'Annaba, de Tizi Ouzou, de Sidi Bel Abbès et de Tlemcen, alors que d'autres, quoique réceptionnés (Sétif et Batna) ne sont pas encore opérationnels en radiothérapie. Les délais de RDV réduits à un mois Evoquant les actions de l'Etat pour aplanir ces difficultés, le ministre de la santé s'est félicité qu'en matière d'offre de soins en oncologie médicale et en radiothérapie, il existe aujourd'hui 32 services et 48 unités totalisant 1913 lits et couvrant les 48 wilayas, de même que 19 accélérateurs linéaires dans le secteur public, en plus de trois autres en instance de mise en service, contre 7 accélérateurs en 2013. Cette augmentation des capacités a permis de réduire, de manière significative, les délais d'attente qui sont passés de plus de 12 mois à moins d'un mois pour tous les cancers sauf pour le cancer du sein, dont les délais d'attente varient entre un et sept mois, a-t-il poursuivi. En matière d'infrastructures, l'accent a été mis sur la mise en fonction, la réception et la reprise des travaux et la relance de nouveaux projets, a ajouté Boudiaf, rappelant que ces mesures vont permettre la réception, courant 2016, de 4 nouveaux CAC totalisant 12 accélérateurs. A propos de l'information sanitaire sur la maladie, il a été procédé à la généralisation des registres des cancers de population de wilaya, passés de 15 à 48, ainsi qu'à la mise en place du réseau national informatisé des registres du cancer, a encore relevé le ministre. Par ailleurs, le ministère a mis en oeuvre, dès janvier 2016, dans le cadre du plan cancer, 38 actions sur les 60 inscrites au titre des 8 axes stratégiques y figurant, a conclu Boudiaf.