Des prélèvements d'échantillons d'huile d'olive sont fait à Jijel auprès de trente huileries traditionnelles, modernes et semi-automatiques en vue de décrocher un label à ce produit, a indiqué, hier, à l'APS le directeur de la Chambre de l'agriculture, Yacine Zeddam. La région compte 134 huileries (47 modernes et 87 traditionnelles) et un effectif de plus de 1 400 oléiculteurs. L'opération, lancée il y a un mois pour les différents types de trituration dans la région, a été faite à la demande de l'Institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne (Itaf) de Takriertz, dans la wilaya de Béjaïa en complément de celle qui avait touché, en 2015, onze huileries de la région de Jijel, a ajouté le même responsable. Ces analyses physico-chimiques et sensorielles permettront de déterminer les qualités organoleptiques de l'huile d'olive et d'arriver à «décrocher» un label à ce produit du terroir, d'autant que la région de Jijel est montagneuse et se caractérise par des oliveraies qui occupent 18 000 hectares et dont le fruit a prouvé ses qualités. Les précédentes analyses avaient révélé des taux d'acidité variant de 0,48% à 3,92% pour les catégories d'huile vierge, extra-vierge, courante et lampante de cette wilaya. La production moyenne varie de 5 à 9 millions de litres avec un rendement de 22 litres par quintal d'olives triturées, selon la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya. En outre, l'objectif recherché à travers ces analyses est notamment d'améliorer les conditions de cueillette, de transport et de transformation pour obtenir une meilleure qualité du produit final (huile d'olive), a affirmé M. Zeddam. A ce titre, les techniciens et ingénieurs agricoles conseillent pour la cueillette l'utilisation de filets au lieu du gaulage afin d'éviter le contact des olives avec le sol, ce qui augmente le taux d'acidité, occasionne des blessures au fruit et, par conséquent, diminue la qualité de l'huile. Quant au transport des olives, les caisses plastiques seraient indiquées pour que le fruit séjourne dans de bonnes conditions, au lieu des sacs en jute qui favorisent la fermentation de l'olive, a-t-on précisé. Lors d'une récente rencontre tenue à Guelma en présence d'experts de l'Union européenne (UE) et consacrée à la labellisation des produits agricoles, le directeur de la Chambre de l'agriculture de Jijel avait indiqué que les qualités de l'huile d'olive et de la fraise produites à Jijel plaident en faveur de l'obtention d'un label de ces produits du terroir en vue de leur exportation vers les marchés extérieurs. Toutefois, l'obtention d'un label n'est pas une fin en soi ; car l'exportation doit aussi garantir la quantité, les acheteurs devant s'assurer d'un approvisionnement selon leurs besoins et les termes du contrat. Et la qualité tout autant que la quantité dépendent des procédés de culture et de cueillette, techniques d'entretien des arbres et du sol ainsi que des machines et matériels utilisés. R. C.