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Producteurs et consommateurs de pétrole examinent l'idée d'une réunion autour d'une même table Au moment où l'on prévoit un baril à 150 dollars d'ici à la fin de l'été
«L'Algérie n'est pas opposée à une concertation producteurs- consommateurs.» Telle est la réponse du ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, réagissant à la proposition saoudienne d'organiser «une concertation producteurs-consommateurs». La réaction vient à un moment où le marché pétrolier enregistre des records en série. Ce qui a poussé l'Arabie saoudite à convoquer «une réunion des pays producteurs et consommateurs de brut et des firmes opérant dans la production, l'exportation et la commercialisation du pétrole». M. Chakib Khelil, président en exercice de l'OPEP, a aussi souligné que «les pays producteurs étaient toujours ouverts au dialogue» et qu'il ne «serait pas mauvais de discuter pas seulement de la situation actuelle du marché pétrolier mais aussi des prix et des coûts compte tenu du fait que si le prix du baril est en hausse, celui des équipements et des services a également triplé en deux ans», rapporte l'APS. «Il ne faudrait surtout pas négliger aussi la question centrale qui est celle de la spéculation», a encore précisé M. Khelil. Au même moment, le Koweït s'est prononcé en faveur de la tenue de cette rencontre pour examiner les causes de la flambée des cours. «Oui, nous soutenons [l'initiative] et nous pensons que la question concerne aussi bien les consommateurs que les producteurs», dira le ministre koweïtien du Pétrole, Mohammad Al-Olaim, dont le pays est le 4ème producteur au sein de l'OPEP avec une production de quelque 2,5 millions de barils par jour. Le ministre koweïtien a relevé, par ailleurs, la nécessité d'«impliquer les deux parties», soulignant toutefois qu'il ne pensait pas que «les fondamentaux affectent pour le moment la question» de la hausse vertigineuse des cours sur le marché pétrolier. Cette initiative, qui a été également bien accueillie par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, grands consommateurs, n'a pas eu le même écho auprès de l'Iran, important producteur de l'OPEP, qui a affiché une prudence. «Ce pourrait être utile d'étudier les racines des problèmes du marché», a indiqué le représentant iranien à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Mohammad Ali Khatibi qui a estimé dimanche dernier que le cours moyen du baril atteindrait environ 150 dollars d'ici à la fin de l'été. Selon les responsables iraniens, les gros pays consommateurs de pétrole «devraient changer leur approche du problème plutôt que d'utiliser la confrontation et les menaces, les sanctions et l'occupation». Ils considèrent que la flambée des cours résulte d'une insuffisance de l'offre et en font porter avant tout la responsabilité à la spéculation et à la baisse du dollar sur le marché des changes. Affichant timidement un pessimisme accru quant à la réussite de la réunion, la Libye a estimé que l'OPEP «ne peut pas faire grand-chose» face à l'envolée des prix du brut, car elle est due «à la spéculation et aux facteurs géopolitiques», a affirmé Choukri Ghanem, directeur de la compagnie pétrolière nationale libyenne, précisant que son pays n'avait pas encore été convié officiellement par les Saoudiens à la réunion qu'ils veulent organiser. S. B.