Synthèse de Badiaa Amarni La réunion sur le pétrole qui s'est déroulée à Djeddah s'est achevée hier. A l'occasion, M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, a déclaré que «les travaux auront permis de réduire la tension entre les producteurs et les consommateurs de pétrole au sujet des facteurs de hausse des prix». Selon lui, une divergence dans les positions des différents pays est apparue entre les participants concernant les causes de l'augmentation des prix du pétrole et de l'instabilité persistante du marché. «Chacun défendait sa position et rejetait sa responsabilité directe dans la situation actuelle du marché», a affirmé le ministre. Pour mieux étayer ses propos, le représentant du gouvernement algérien à cette rencontre a expliqué que «les représentants des pays producteurs à l'exemple du Venezuela et de la Libye ont rejeté, lors de leurs interventions, la demande des consommateurs d'augmenter l'exploitation de leurs réserves», et que, par contre, «ceux des grands pays consommateurs à l'exemple des Etats-Unis et de l'Espagne, en affirmant que l'état actuel du marché n'était pas dû à la spéculation, ont mis l'accent sur la nécessité d'accroître la production afin de freiner l'élan des prix». Par ailleurs et toujours selon Khelil, «il y a eu quand même certains pays consommateurs qui ont fait montre de positions modérées et crédibles, telles la Grande-Bretagne et l'Inde, dont le ministre des Finances a reconnu que des facteurs autres que le niveau de production sont derrière l'envolée des prix, en citant même l'exemple du manque de transparence au niveau des Bourses». Sur la position de l'Algérie, le ministre a insisté sur la nécessité d'«aller vers le dialogue, la concertation et la coopération pour trouver des solutions à la hausse des prix de pétrole et son impact sur les pays les moins développés notamment». Pour ce qui est de la réunion de Londres à laquelle a appelé le Premier Ministre britannique, Gordon Brown avant la fin de l'année, le Ministre de l'Energie a précisé qu'«il faudra adopter une position commune par les pays membres à l'occasion de la réunion de l'OPEP qui sera organisée à Vienne, en septembre prochain». Sur l'importance de la décision de l'Arabie saoudite de revoir à la hausse sa production avec 9,7 millions de barils par jour sur la production globale de l'Organisation des pays exportateurs de pétroles (OPEP), M. Khelil a affirmé que «cette augmentation ne sera effective qu'à compter du mois d'août». Et d'enchaîner que «l'OPEP décidera d'augmenter ou non sa production à partir de l'impact de l'augmentation de la production saoudienne sur le marché pétrolier». Pour rappel, la réunion de Djeddah s'est déroulée en présence de 35 pays producteurs et consommateurs de pétrole, de 25 compagnies pétrolières et de 7 organisations énergétiques, entre autres, l'OPEP, le Forum international de l'énergie et l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Par ailleurs, Chakib Khelil sera aujourd'hui à Bruxelles pour participer à la réunion ministérielle entre l'OPEP et l'Union européenne (UE). M. Khelil prendra part à cette rencontre en sa qualité de président actuel de l'OPEP.