Les quelques 165 000 réfugiés sahraouis vivant dans les camps à Tindouf, restent tributaires de l'assistance humanitaire, selon le HCR. Ce dernier souligne, également, qu'il y a «peu de perspectives d'autosuffisance étant donnée la rareté des activités génératrices de revenus. Nous avons tiré la sonnette d'alarme sur la situation critique au niveau des camps de réfugiés Sahraouis», a rappelé Mme Saïda Benhabylès, la présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), qui explique que «la situation s'est encore plus aggravée suite à la diminution de l'aide humanitaire des pays donateurs à cause de la crise économique mondiale». Aujourd'hui, a-t-elle soutenu, les réfugiés sahraouis «reçoivent uniquement le stricte minimum pour survivre». La situation telle qu'elle est, actuellement, a besoin d'un intérêt particulier, notamment de la communauté internationale, a-t-elle insisté. «Nous avons conduit un travail de sensibilisation depuis plus d'une année auprès d'organismes internationaux, à l'image de Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge», a indiqué Saïda Benhabylès. A la mi-octobre dernier, des pluies torrentielles ont ravagé les camps de réfugiés. Cette catastrophe naturelle, qui a causé des dégâts considérables, a affecté pas moins de 25 000 personnes, représentant un total de 5 000 familles selon les chiffres du HCR. Dans les jours qui ont suivi, l'organisme onusien a affrété trois avions remplis de matériel humanitaire d'urgence. Cette aide d'urgence a consisté en 1 500 tentes familiales, 10 000 bâches en plastique, 400 rouleaux de plastiques, 10 000 couvertures, 2 000 jerrycans et des ustensiles de cuisine. Bien loin de répondre aux besoins urgents du moment, il faut le signaler. Pour la première fois depuis quarante ans, a-t-elle expliqué, la Fédération en question a accordé une contribution financière en guise d'aide, de l'ordre de 250.000 Francs suisses, après les inondations d'octobre dernier. Pour l'heure, le HCR planifie ses aides sur le chiffre prévisionnel de 90 000 réfugiés vulnérables, en l'absence d'une opération d'enregistrement, estime l'organise onusien d'aide aux réfugiés. Pour le Programme alimentaire mondial (PAM), pour pouvoir fournir 85 000 rations d'urgences, couvrant au moins une semaine des besoins alimentaires sur les lieux, il avait fallu puiser dans son stock de réserves, déjà limité. L'Unicef, le fonds des Nations unies pour l'enfance, a dégagé plus de 250 000 dollars américains, pris des activités en cours, pour la réhabilitation des écoles dans les camps. En la matière, les Etats-Unis ont contribué, depuis fin 2013, avec «plus de 23 millions de dollars, dont plus de quatre millions de dollars destinés à soutenir les activités de maintien de la vie et les efforts de reconstruction suite aux dernières inondations», a fait savoir dans un communiqué l'Ambassade américaine à Alger. Le Croissant-Rouge algérien a, pour sa part, expédié deux convois d'aide, fruit d'un élan de solidarité populaire suite à l'appel lancé par l'organisme. Le second convoi en question, contenait 1 100 tonnes d'aides, dont des produits alimentaires de première nécessité, en plus des couvertures. Le premier convoi était chargé de 410 tonnes d'aides. Selon Mme Benhabylès, le CRA a fait acheminer pas moins de 4 000 tonnes d'aide humanitaire aux camps de réfugiés durant l'année écoulée. Oxfam international, pour sa part, a annoncé qu'elle a créé, en juin 2014, un centre d'approvisionnement alimentaire installé dans le camp de Rabouni. Selon la présidente du Croissant-Rouge algérien, les réfugiés sahraouis ne demandent rien, en réalité, en dépit du besoin constaté sur les lieux. «Je n'ai pas entendu un seul d'entre eux exprimé son besoin d'une quelconque aide humanitaire hormis à l'autodétermination. En dépit de tout, rien n'ébranle cette volonté qu'ils ont de résister», a déclaré Mme Benhabylès. Aujourd'hui, après plus de 40 années dans les camps, le peuple sahraoui qui aspire à son indépendance et à recouvrer sa souveraineté totale sur l'ensemble de son territoire occupé par le Maroc, ne peut plus attendre face à une situation qui stagne. M. B.