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Endettement extérieur : le gouvernement n'a pas dit encore son dernier mot Privilégiant l'épargne nationale pour maintenir la cadence des investissements
La gestion efficace des crédits revient particulièrement à leurs utilisations à des objectifs d'investissement, l'amélioration des infrastructures de bases mais également l'élargissement du tissu industriel à des fins d'exportations. Mais, une telle gestion demeurera tributaire aussi des capacités institutionnelles et humaines à rentabiliser les ressources investies en luttant contre la corruption et assurant un environnement macroéconomique stable. Confronté à une baisse des recettes des hydrocarbures, le gouvernement cherche à maintenir le rythme de croissance et continuer à financer l'économie nationale à travers d'autres mécanismes autres que les ressources du Trésor public. Outre l'option interne qui a été retenue par les pouvoirs publics afin de financer les projets d'investissement, l'endettement extérieur n'a pas été écarté dans la conjoncture actuelle comme une parade face aux besoins financiers de l'économie. Certes, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait écarté le recours dans l'immédiat à cette option jugeant que les ressources locales n'ont pas été encore exploitées avec efficience. Mais, au vu de la situation et les déséquilibres que connaissent les comptes de l'Etat, le recours à l'endettement extérieur est déjà sur la table depuis quelques mois. Le Fonds monétaire international (FMI) avait même relevé «l'inévitabilité» de cette solution à long terme. Pour cette institution, l'Algérie présente un cadre macroéconomique relativement stable. Elle estime que l'impact du choc des prix du pétrole sur la croissance a été limité, mais les soldes budgétaire et extérieur se sont considérablement détériorés. La croissance du PIB réel est estimée à 3,7% en 2015, dont un solide 5% pour le secteur hors hydrocarbures et l'inflation a augmenté à 4,8%. Les réserves se maintiennent certes à un niveau élevé, mais elles ont diminué de 35 milliards de dollars en 2015, pour s'établir à 143 milliards de dollars contre un maximum de 194 milliards de dollars en 2013. La dette extérieure reste aussi très faible. Ce cadre macroéconomique permet à l'économie nationale de faire face à court terme à ses besoins en financement en optant pour le recours à l'épargne nationale. Ce qui a été déjà décidé à travers le lancement, le mois prochain, d'un emprunt obligataire national. Cet emprunt qui permettra de lever des fonds auprès des opérateurs économiques, voire les petits épargnants, a été bien accueilli, mais des experts doutent encore de sa portée sur le long terme. En ce sens que les besoins en importations du pays ne peuvent être assurés uniquement par les fonds locaux. L'endettement extérieur s'imposera ainsi comme une solution pour maintenir la cadence des investissements et par ricochet la croissance économique du pays. Cette option comporte, toutefois, des risques sur les différents secteurs d'activités mais également la souveraineté économique du pays. Des experts estiment, sur ce point, que de nombreux paramètres demeurent déterminants pour la réussite du financement extérieur. L'on énumère, entre autres, des paramètres tels que le taux de croissance du PIB, le taux de croissance d'investissement et leur rentabilité, le degré d'ouverture de l'économie et l'équilibre monétaire du pays. Des experts estiment que la gestion efficace des crédits revient particulièrement à leur utilisation à des objectifs d'investissement, l'amélioration des infrastructures de bases mais également l'élargissement du tissu industriel à des fins d'exportations. Mais, une telle gestion demeurera tributaire aussi des capacités institutionnelles et humaines à rentabiliser les ressources investies en luttant contre la corruption et assurant un environnement macroéconomique stable. Parallèlement au recours à l'endettement, des économistes ont préconisé de revoir de fond en comble les procédures d'investissements de manière à améliorer l'environnement local mais également offrir aux investisseurs étrangers de meilleures opportunités sur le marché local. L'attractivité économique du pays pourrait être, dans ce cadre, une alternative à l'endettement et l'emprunt extérieur. Le FMI qui avait suggéré, d'ailleurs, la semaine dernière d'assouplir la règle 51/49%. Cette règle a été mise en place, pour rappel, dans une conjoncture économique différente durant laquelle l'Algérie disposait d'une certaine aisance financière et un environnement économique mondiale plus risqué. Aujourd'hui, l'on s'interroge si cette recommandation sera prise en charge par le gouvernement ou compte-t-il l'ignorer ? Pour le moment, le gouvernement a opté pour les crédits concessionnels pour financer les projets d'équipements publics. Le premier projet qui a été concerné pour ce mode de financement est le port du Centre qui sera réalisé en partenariat avec les Chinois. D'autres projets rentables à long terme peuvent être «cofinancés» mais l'exécutif a préféré le gel d'une partie du programme d'investissement public pour rééquilibrer les dépenses étatiques. Une solution qui a montré ses limites et comporte d'innombrables répercussions sur la croissance du PIB. En attendant la présentation du nouveau modèle économique promis par le gouvernement dans un mois, lequel devrait tracer la voie à une économie productive, la situation, soulignons-le, impose une diversification des actions de développement, une ouverture de l'économie et la révision en profondeur des mécanismes de création et de financement des entreprises. S. B.