Distancée dans le sport, la chaîne cryptée est prête à sortir le carnet de chèques pour sa concurrente qatarie, rapporte vendredi BFM Business. Canal+ est prête à mettre le prix pour retenir ses abonnés. La filiale de Vivendi va verser plus de 1,5 milliard d'euros à la chaîne sportive qatarie pour pouvoir la distribuer en exclusivité. Une nouvelle qui vient confirmer les rumeurs de rapprochement entretenus depuis plusieurs mois. Selon BFM Business, les deux concurrentes auraient conclu un accord incluant le versement de 300 millions d'euros par an sur cinq ans, un montant minimal garanti annuellement par la chaîne propriété de Vincent Bolloré. Et si les objectifs d'abonnés à beIN sont dépassés, alors les revenus au-delà de ce minimum garanti seront partagés entre Canal et beIN, avait indiqué «À titre de comparaison, Canal verse seulement 50 millions d'euros par an à Eurosport pour une distribution exclusive. Et beIN Sports, avec ses 2,5 millions d'abonnés à 14 euros par mois, empoche seulement 270 millions d'euros par an» rappelle la chaîne économique . Avec cet accord qui doit être encore validé par l'Autorité de la concurrence, Canal+ espère retenir ses abonnés. Sauf qu'il est prévu que les fans de sport pourront toujours s'abonner en individuel à beIN Sports pour le même prix, 14 euros par mois. Pas d'obligation de s'abonner à Canal Plus ou CanalSat. En revanche, si le fan de sport souscrit en parallèle un abonnement à beIN Sports et à Canal, il bénéficiera alors d'une remise de 6 euros sur la facture totale. «Cela devrait les inciter à s'abonner à Canal Plus», a indiqué un négociateur. En contre partie, Canal encaissera le produit des abonnements à beIN Sports, en déduisant une commission -encore en discussion- laissée aux fournisseurs d'accès. Un processus qui devra être tranché par le gendarme de la concurrence. Distribuer beIN Sports France, qui diffuse le championnat de football français et la Ligue des Champions, mais aussi le basket américain ou le tournoi de tennis de Wimbledon, permettrait à la chaîne de Vincent Bolloré de revenir dans le jeu rapidement. D'autant que Canal+ doit aussi faire face à une concurrence accrue sur son autre pilier historique, les films et séries, avec l'arrivée de Netflix et les projets d'Amazon. Reuters