Photo : S. Zoheir Par Billal Larbi En dépit du fait que le feu vert pour la mise sur pied d'un institut du rein au CHU Frantz Fanon de Blida ait été donné en 2001, à la faveur de la visite de travail et d'inspection effectuée par le président Bouteflika dans la wilaya de Blida, force est de constater que, huit ans après, les choses semblent avancer péniblement. En effet, on estime du côté des responsables en charge de cette importante infrastructure que le taux d'avancement des travaux n'excède pas les 50%. Selon nos différents interlocuteurs, il ressort que la cause principale de ce retard incombe à l'aspect financier. Autrement dit, le budget alloué jusque-là par la tutelle s'avère insuffisant et il est urgent de le revoir à la hausse si l'on veut réellement que ce projet grandiose (d'aucuns considèrent qu'il est unique en Afrique de par son envergure et les pathologies rénales qu'il aura à prendre en charge) voit le bout du tunnel. Au niveau du CHU Frantz Fanon, lieu qui aura à abriter cette infrastructure exceptionnelle, nous pouvons constater que le projet n'est qu'au stade de chantier. Mais, malgré cela, du côté de la direction des équipements publics de Blida, laquelle est considérée comme le maître d'ouvrage du projet en question, on est convaincu que le projet finira par voir le jour au grand bonheur de milliers d'insuffisants rénaux qui vivent le calvaire au quotidien. «Sachant qu'une seule séance de dialyse peut coûter jusqu'à 10 000, on ne fera preuve d'aucune originalité en vous disant que cette infrastructure nous sera bénéfique à bien des égards. En outre, l'épineux problème du transfert des malades sera résolu. Il ne faut pas perdre de vue que notre pays compte quelque 13 000 insuffisants rénaux. Ces derniers attendent beaucoup», insisteront nos interlocuteurs. Le même sentiment est présent chez le professeur El Mahdi Si Ahmed (voir interview), chef du service de chirurgie générale au CHU Frantz Fanon, qui estime qu'une fois les pouvoirs publics réellement impliqués ce projet se concrétisera sur le terrain. S'agissant de l'institut du rein de Blida, une fois achevé, il constituera le point de mire de milliers de malades souffrant de diverses pathologies rénales dans leurs aspects les plus compliqués. En outre, la prévention ainsi que le volet recherche scientifique auront leur place au sein de cet institut qui s'étendra sur une superficie de 18 000 m2. Concernant les différents services qui s'y trouveront, les responsables prévoient quatre unités de soins spécialisées : urologie, pédiatrie, néphrologie, soins intensifs chirurgicaux et médicaux. L'infrastructure sera dotée, entre autres, d'un héliport en cas de transport urgent, de quatre blocs opératoires, de moyens modernes relatifs à la spécialité de l'immunologie, à l'imagerie médicale, à l'hémodialyse, à la biologie et à l'anatomie pathologique. Pour ce qui est du choix du CHU de Blida pour abriter le futur institut du rein, certains estiment que le service chirurgie de cette grande structure hospitalière sous la houlette du professeur Si Ahmed (il est chef de service depuis 1986 !) a fait jusque-là du bon travail. Les premières transplantations rénales en Algérie ont eu lieu au milieu des années 80. Rien qu'en 2007, 116 transplantations ont été effectuées au sein du CHU Frantz Fanon. Tout un chacun souhaite vivement que ce projet voit le jour dans les plus brefs délais à la grande joie des malades et de leurs familles. Il y a lieu de signaler qu'en face de l'institut du rein de Blida se trouve l'établissement algérien des greffes, lequel est pratiquement achevé. Il prendra en charge les transplantations (foie, rein, cornée, pancréas, cœur et poumon). Ses missions peuvent se résumer en la gestion de la liste d'attente des patients nécessitant une transplantation et en l'organisation d'une banque d'organes.