ANP. Armée nationale populaire. Dans cet acronyme de trois lettres, le troisième terme est un adjectif qui convient de mieux en mieux à l'armée algérienne. Et on le constate à chaque fois qu'un drame vienne l'endeuiller. Comme récemment, à la faveur du crash d'un hélicoptère de transport de fabrication russe, le MI-171 équipé d'un système de navigation permettant d'assurer des vols dans n'importe quelles conditions météorologiques. Pourtant, ce concentré de technologie s'est écrasé causant la mort de valeureux officiers en mission liée à la sécurisation de nos frontières et à la sanctuarisation du territoire national. Ce fut aussi le cas l'année dernière lors de l'assassinat de plusieurs militaires par un groupe terroriste dans la région de Aïn Defla. La mort tragique de tous ces vaillants soldats a provoqué une grande vague de sympathie et d'empathie dans le pays, en particulier sur les réseaux sociaux. Manifestations de solidarité qui en disent long sur la côte d'amour de notre armée au sein de l'opinion publique. Le lien que l'ANP a gardé avec le peuple, notamment à travers le service national, en est l'explication essentielle qui s'impose d'emblée. Mais il n'y a pas que cela. C'est que l'Armée nationale, en tant qu'entité de la République, a une excellente image dans le pays, que ne ternissent pas les comportements individuels négatifs, notamment les actes de corruption. Cette image renvoie l'idée d'une armée compétente, qui se modernise et se professionnalise de plus en plus. En effet, l'ANP poursuit discrètement depuis plus de vingt ans sa modernisation. Processus déterminé par son engagement à faire face à tous types de menace. A l'intérieur du territoire national et le long des frontières avec sept pays riverains. Ce qui fait qu'elle soit désormais en mesure de poursuivre un élan de modernisation amorcé en 1990, poursuivi par Liamine Zeroual et accéléré, de nette manière, depuis 1999. Son engagement massif aux frontières et son souci de sanctuariser le territoire national ne l'ont pas empêchée de poursuivre la modernisation de son système de défense. Elle est aujourd'hui mieux équipée, mieux structurée et mieux préparée pour ses missions constitutionnelles. L'effort de construction de ses forces se décline ainsi : formation et instruction de qualité, industrialisation, acquisition de technologies et diversification des infrastructures. Politique de croissance planifiée, symbolisée par l'acquisition de concentrés de technologies comme, par exemple, le navire de commandement et de débarquement de troupes, le BDSL Kalâat Béni Hammad. Ou encore des exemplaires du Mil Mi-26, l'hélico polyvalent russe le plus lourd et le plus grand jamais construit et l'hélicoptère d'attaque moderne Mil Mi 28. Pour pouvoir utiliser ces nouvelles technologies, notamment le BDSL, instrument de projection et d'intervention à long rayon d'action, il a fallu former des ressources humaines de haut niveau. Compétences aptes à maîtriser les technologies sophistiquées de la maîtrise des airs et de la mer. Et il sonne comme un joli slogan publicitaire le triptyque de développement de l'armée : technicité, modernité, compétence. L'ANP est dorénavant bien loin de l'armée de moudjahidine convertis en soldats à l'Indépendance. D'un corps de bataille constitué au départ de bataillons, elle a ensuite été structurée en brigades, avant de s'appuyer sur des divisions. L'existence de ces divisions a justifié ensuite la création de sept corps d'armée. De même que le subséquent grade de général de corps d'armée institué en 1994. L'appareil de défense a alors subi une régulière remise à niveau. Parallèlement à la création d'une base d'industrie militaire diversifiée, les systèmes d'armes obsolètes ont été reclassés ou déclassés. Et l'ensemble des forces a reçu un armement récent, avec une attention particulière à l'aviation de combat, la défense aérienne et la marine. Après cette période de réhabilitation technologique, l'ANP est passée au stade supérieur, celui du gap technique. Alors que l'armée de terre n'est pas en reste, il y a notamment l'acquisition de BDSL, de porte-hélicoptères, de frégates et de corvettes furtives, ainsi que des systèmes de détection et de différenciation des matériels amis et ennemis pour la marine. Et, pour les forces aériennes, des aéronefs modernes de transport tactique, des chasseurs multi-rôles lourds, des drones et des ravitailleurs en vol. N. K.