L'édition 2016 aborde des questions clés, comme la nouvelle «dramaturgie» d'un projet qui réside essentiellement dans le traitement des thèmes anthropologiques que la modernité classique a exclus de son champ de compétences, la question du genre dans l'élaboration d'un projet, l'impact de la mondialisation sur le design, les liens entre design et artisanat... Une quinzaine d'architectes et d'artistes designers algériens sont présents à la 21e Exposition internationale de la triennale di Milano (Triennale de Milan), qui débutera aujourd'hui sous le slogan «21st Century. Design after design» (Le 21e siècle : Design après design) jusqu'au 12 septembre prochain. Pour sa participation à cette manifestation, l'Algérie a choisi pour thème «L'Algérie, modernité et conciliation entre richesse du patrimoine et valeurs traditionnelles». C'est dans cet esprit que plusieurs œuvres en relation avec l'architecture, l'urbanisme, le design et l'artisanat seront exposées à cette occasion, à l'instar des œuvres de Hamida Benmansour et Jamel Matari. Il est à noter que la triennale revient après vingt ans d'absence grâce au soutien du BIE (Bureau international des expositions), du gouvernement italien, de la Ville de Milan, de la Région de Lombardie, de la Chambre de commerce de Milan et de celles de Monza et de Brianza. En tant que pionnière de la promotion des arts et de la recherche sur le design, cette 21e édition a choisi un thème qui «soulèvera de nombreuses questions sur le sens du design dans notre monde globalisé», soulignent les organisateurs sur le site officiel de la triennale. C'est dans cet esprit que les principales problématiques posées dans le cadre de la manifestation sont, notamment, la diffusion des œuvres des compétences du design à travers le monde, la nature de plus en plus transversale du design et l'élimination des barrières disciplinaires entre l'architecture, l'aménagement urbain, le design, le paysage, la communication et la nouvelle relation entre ces différentes compétences. Les organisateurs soulignent également, que «la 21st Century. Design After Design n'entend pas porter son regard sur le futur, mais plutôt décoder le millénaire qui commence et identifier les changements qui portent l'idée même de projet». Il est précisé à ce sujet que «la préposition After peut être comprise comme un après, en référence à un projet postérieur ou subséquent au XXe siècle, ou comme ‘'nonobstant‘', eu égard à un projet qui dure et marque un antagonisme, en dépit de la persistance de conditions imputables au siècle précédent». Ainsi, cette édition 2016 aborde des questions clés comme la nouvelle «dramaturgie» d'un projet qui réside essentiellement dans le traitement des thèmes anthropologiques que la modernité classique a exclus de son champ de compétences (la mort, le sacré, l'éros, le destin, les traditions, l'histoire), la question du genre dans l'élaboration d'un projet, l'impact de la mondialisation sur le design, les transformations ayant entraîné la crise de 2008 et l'entrée dans le 21e siècle, les relations entre ville et design, les rapports entre design et accessibilité des nouvelles technologies de l'information, et les liens entre design et artisanat… Le président de la Triennale, M. Claudio De Albertis explique que «‘'21st century. Design after Design'' est un concept très bien articulé, dont les éléments clés peuvent servir de principes fondateurs pour une exposition florissante d'objets, tout en étant appréciable pour un large public et une source de réflexion pour les experts, tant par ses aspects économiques et technologiques que culturels et éducatif». S. B.