«Toute coordination entre grands producteurs de l'Opep et pays non-Opep aidera certainement à stabiliser le marché». La déclaration émane du ministre koweïtien du Pétrole par intérim, Anas al-Saleh, lequel insiste sur le fait qu'un accord commun sur une position donnée, lors d'une réunion prévue dans deux semaines au Qatar, aidera à la stabilité du marché pétrolier. A rappeler que le ministre algérien de l'Energie, Salah Khebri, avait appuyé la décision du gel de la production en déclarant que «l'Algérie souscrit à toutes les décisions qui permettent de redonner la stabilité au marché pétrolier». Même s'il n'est pas suffisant, le gel est un premier pas puisqu'il a permis aux deux des plus grands producteurs (Arabie saoudite et Russie) de s'asseoir à la même table et de discuter dans l'intérêt des pays producteurs. A la question de savoir si l'Algérie réduirait sa production en cas de décision prise dans ce sens lors de cette prochaine réunion, M. Khebri a affirmé qu'elle opterait pour une telle décision si le gel ne suffisait pas, rappelant que l'Algérie a déjà appelé à une baisse de l'offre pour soutenir les cours. «Nous avons déjà appelé à réduire la production, et le gel est un premier pas important. Et s'il (le gel) ne sera pas suffisant, nous aboutirons à une réduction», a-t-il relevé. Parmi les participants figurent l'Algérie, la Russie, premier producteur de pétrole au monde, l'Arabie saoudite et d'autres pays producteurs du Golfe, comme les Emirats arabes unis, Oman et Bahreïn. Ces deux derniers pays ne sont pas membres de l'Opep. Le Nigeria, le Venezuela, l'Indonésie et l'Equateur seront également présents. Le ministre koweïtien avait indiqué, le mois dernier, que son pays ne gèlerait pas sa production à moins que d'autres pays, y compris l'Iran, n'en fassent de même. L'Arabie saoudite a, quant à elle, prévenu de ne geler le niveau de sa production de brut que si les grands producteurs, dont l'Iran, faisaient de même. «Si tous les pays, dont l'Iran, la Russie, le Venezuela, les pays de l'Opep et les principaux producteurs décident de geler la production, nous serons parmi eux», a déclaré Mohammed Ben Salmane, le vice-prince héritier du premier pays exportateur mondial de pétrole, dans une interview à l'agence Bloomberg News publiée vendredi. «Si quelqu'un décidait d'augmenter sa production, nous ne rejetterons alors aucune opportunité qui se présente», a-t-il ajouté. Les responsables iraniens ont répété ces derniers mois leur volonté d'augmenter leur production et de récupérer leur part du marché pour atteindre leur niveau d'exportation d'avant 2012, qui était supérieur à 2,2 mbj. Les exportations pétrolières de l'Iran, a précisé hier, son ministre du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, dépassent désormais les 2 millions de barils par jour (mbj) grâce à la levée des sanctions internationales en janvier. Ces exportations avaient baissé à un mjb en décembre 2015, en raison de ces sanctions qui avaient été renforcées en 2012. L'Iran, qui possède les quatrièmes réserves mondiales de pétrole, reproche à Ryadh d'avoir augmenté sa production après le durcissement des sanctions américaines et européennes contre Téhéran et pris des parts du marché. A rappeler que les cours du pétrole ont fortement baissé vendredi après l'avertissement saoudien. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a perdu 1,57 dollar à 38,76 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet Crude» (WTI) pour livraison en mai a baissé de 1,41 dollar à 36,93 dollars B. A./APS