Entre des déclarations interposées de l'Iran et de l'Arabie saoudite au sujet du gel ou du maintien du niveau de production, le Koweït a estimé hier qu'une coordination entre les producteurs de pétrole, membres de l'Opep ou non, contribuerait à stabiliser le marché orienté à la baisse. A deux semaines de la réunion prévue au Qatar, le ministre koweïtien du Pétrole par intérim, Anas al-Saleh, a soutenu que «toute coordination entre grands producteurs de l'Opep et pays non-Opep aidera certainement à stabiliser le marché». «Nous pensons qu'un accord commun sur une position donnée aidera à la stabilité du marché pétrolier», a-t-il avancé. L'Algérie a reçu une invitation pour participer à cette réunion aux côtés du Koweït, Qatar, la Russie, premier producteur de pétrole du monde, l'Arabie saoudite et d'autres pays producteurs du Golfe comme les Emirats arabes unis, Oman, Bahreïn, Nigeria, Venezuela, Indonésie et l'Equateur. Ainsi, 12 pays ont confirmé leur participation à cette réunion, selon Doha. Cependant, l'Iran a réagi aux déclarations de l'Arabie saoudite qui a averti qu'elle ne gèlerait le niveau de sa production de brut que si les grands producteurs, dont l'Iran, faisait de même. L'Iran rejette, en effet, le gel de sa production et demande une exemption après son retour récent sur le marché, après la levée de sanctions internationales, en janvier dernier. Il veut augmenter sa production et récupérer ses parts de marché pour atteindre le niveau d'exportation d'avant 2012 qui était supérieur à 2,2 millions de barils par jour. Possédant les quatrièmes réserves mondiales de pétrole, ce pays reproche à Ryad d'avoir augmenté sa production après le durcissement des sanctions américaines et européennes, en 2012, et pris des parts du marché. Le pétrole iranien coule à flot sur les marchés internationaux. Les exportations pétrolières de l'Iran dépassent, à présent, les 2 millions de barils par jour, a déclaré hier le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh. Elles étaient encore à 1,75 million de barils par jour il y a un mois. Or, l'Arabie saoudite a déjà tranché en affirmant que si l'un des pays producteurs décidait d'augmenter sa production, elle rejettera alors toute opportunité qui se présente et maintiendra un niveau élevé de son offre. Les cours du pétrole ont fortement baissé vendredi dernier après l'avertissement saoudien. Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en mai a perdu 1,55 dollar à 36,79 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).