L'ancien ministre et militant de la cause nationale, Mohamed Saïd Mazouzi, décédé à l'âge de 92 ans, a été inhumé, hier après-midi, au cimetière de Ben Aknoun à Alger. Les funérailles se sont déroulées dans une atmosphère pleine d'émotion. Parmi les présents aux funérailles on cite le frère conseiller du président de la République, Said Bouteflika, les deux anciens chefs du gouvernement, Mouloud Hamrouche et Réda Malek, les anciens ministres, respectivement, de la Santé Djamel Ould Abbes, de la Jeunesse et des Sports, Mohammed Tahmi, de la communication Nacer Mhal, ainsi que le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) Ali Haddad. L'acteur Said Hilmi figurait aussi parmi les présents, ainsi que des personnalités sportives, tels l'ancien international algérien et joueur de la JS de Kabylie Djamel Menad en compagnie de Hakim Medane ancien joueur de la JSK également. Les citoyens sont venus également très nombreux pour rendre un dernier hommage au défunt. L'émotion était visible sur les visages des personnes présentes, dont des membres de la famille du défunt, car comment dire adieu à un homme qui a suscité autant d'admiration et symbole de bravoure. Un homme qui représentait le militantisme dans tous ses sens et avait fait preuve de beaucoup de courage. La dépouille du défunt a été recouverte du drapeau algérien, avant qu'elle ne soit transportée par des éléments de la Protection civile et exposée au niveau du cimetière pour permettre aux nombreux citoyens de dire adieu à ce valeureux moudjahid. Des centaines de personnes ont accompagné le défunt jusqu'à sa dernière demeure. Dans l'éloge funèbre, l'ancien chef du gouvernement et figure emblématique de la révolution M. Réda Malek a rappelé le riche parcours historique du défunt Mazouzi et ses sacrifices pour le service du pays. Réda Malek a affirmé que «Said Mazouzi est le Mandela algérien», en référence à son emprisonnement durant 17 ans dans les prisons coloniales, ajoutant que «le défunt était un symbole de militantisme et sa vie était liée au destin de l'Algérie». Militant du Parti du peuple algérien (PPA) dès son jeune âge dans la région de la Kabylie maritime (Tigzirt), au côté de Omar et Mansour Boudaoud, Ahmed Zerouali et de Amar Haddad, le défunt avait fait partie du noyau ayant préparé l'insurrection du 8 mai 1945. Fervent militant et très actif sur le terrain, le défunt n'avait pas reçu avec son groupe le «contre ordre» du PPA pour arrêter les actions contre le colonisateur français. Il est ainsi passé à l'action avec notamment son compagnon Amar Haddad, pour tenter d'abattre le bachagha Ait Ali. Le révolutionnaire a fini par être arrêté en 1945 et condamné à perpétuité par le régime colonial français pour avoir osé remettre en cause sa politique et son autorité. Il sera ainsi emprisonné jusqu'à l'indépendance de l'Algérie en 1962. Au lendemain de l'indépendance, Mohamed Saïd Mazouzi est nommé wali de Tizi Ouzou, où il sera très respecté par les habitants pour son dévouement, ses qualités de travail et son engagement pour l'épanouissement de cette région. Le défunt avait ensuite occupé le poste de ministre du Travail en 1968, puis ministre des Moudjahidine. Le défunt avait décidé de se retirer définitivement de la vie politique en 1988. Il laisse derrière lui ses mémoires, intitulées J'ai vécu le pire et le meilleur ? publiées en 2015, où il a retracé son parcours en tant que militant de la cause nationale et les responsabilités qu'il avait occupées après l'indépendance de l'Algérie. Le militantisme et le courage du défunt serviront de leçon pour les futures générations. A. K. Encadré Bouteflika adresse un message de condoléances à la famille du défunt Mohamed Saïd Maazouzi Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé hier un message de condoléances à la famille du Moudjahid Mohamed Said Maazouzi, décédé mardi à l'âge de 92 ans, dans lequel il a salué les qualités et les valeurs du défunt. «C'est avec une grande affliction et une profonde émotion que j'ai appris la disparition du moudjahid Mohamed Said Maazouzi après un long parcours de lutte mené par différents moyens contre l'occupant», écrit le président Bouteflika dans son message. «Le défunt s'était résolu à la fleur de l'âge au sacrifice pour la libération et l'indépendance de sa patrie, endossant impassiblement les souffrances de la torture et de la répression dans les geôles coloniales où il deviendra le doyen des prisonniers pour y avoir séjourné longtemps», souligne le chef de l'Etat. «L'engagement patriotique du défunt et sa détermination à faire triompher la cause nationale n'étaient pas pour autant entamées, étant convaincu que la libération d'une patrie du joug colonial est la chose la plus précieuse tout autant que son édification», a encore souligné le Président Bouteflika. «Après l'indépendance, il s'est engagé comme à ses débuts dans la construction et le développement de son pays. Il assumera, avec dévouement, de hautes responsabilités et de nobles missions dans divers domaines, notamment lorsqu'il était ministre des Transports. Il s'est éteint laissant derrière lui des œuvres louables et à ses proches et ses compagnons des souvenirs mémorables qui apaiseront leur douleur», lit-on dans le message du chef de l'Etat. «Je vous présente mes sincères condoléances et prie Dieu, le Tout puissant, de lui accorder sa sainte miséricorde, de l'accueillir en son vaste paradis et d'assister les siens dans cette douloureuse épreuve», conclut le président de la République.