“J'ai un seul conseil à donner, c'est un conseil sur la jeunesse. Il faut apprendre à la jeunesse algérienne qu'elle appartient à un grand peuple, qui a une histoire extraordinaire. Il faut que nos jeunes le sachent". Ces propos ont été tenus, hier matin, par Mohamed-Saïd Mazouzi, militant de la cause nationale, lors d'une conférence-hommage, qui s'est déroulée au Centre de presse d'El Moudjahid, à Alger. Pour “le plus vieux prisonnier de guerre", âgé aujourd'hui de 88 ans, une des priorités de l'Etat algérien est de faire aimer l'Algérie à ses enfants. “Si nous n'apprenons pas à nos enfants l'amour du pays, ils chercheront à le fuir en harraga ou se comporteront en hittistes", a encore soutenu l'ancien ministre du Travail et des Moudjahidine sous Boumediene. Organisée conjointement par l'association Mechaâl El-Chahid et les amis de Mazouzi, la rencontre, qui coïncide avec la célébration du 58e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne, a été une occasion pour bon nombre de militants et de compagnons de prison de témoigner sur l'apport de Mohamed- Saïd Mazouzi à la Révolution, ainsi que sur ses qualités humaines. Ancien fils de caïd à Makouda, en Kabylie, Mohamed-Saïd Mazouzi n'était pas dans le besoin. Pourtant, à l'adolescence, il avait choisi le chemin du militantisme, en adhérant au mouvement des Scouts musulmans algériens (SMA), puis au Parti populaire algérien (PPA). “Sa vie a été difficile. Il a passé 17 ans dans les prisons coloniales. C'est un record", a souligné Réda Malek, ancien négociateur des accords d'Evian et ex-Chef du gouvernement. Ce dernier a également insisté sur le nationalisme défendu par Mazouzi, “un nationalisme associé à l'amour du peuple et à la justice sociale". “La rencontre d'aujourd'hui (d'hier, ndlr) a une grande dimension politique", a poursuivi l'ancien fondateur de l'Union des étudiants musulmans algériens (UEMA), rappelant que “l'indépendance de l'Algérie a été obtenue grâce à des hommes, à leurs idées et à leur cœur". “C'est la leçon que nous tirons de cette importante expérience que Mohamed- Saïd Mazouzi et ses compagnons de prison ont vécue", a ajouté Réda Malek. De son côté, Ali Haroun, ex-responsable de la Fédération de France du FLN et ancien membre du Haut-Comité d'Etat, a assuré que “si l'Afrique du Sud est fière de Mandela, nous, nous sommes fiers de Mohamed-Saïd Mazouzi". Quant à Lamine Khan, ancien secrétaire d'Etat dans le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), il a surtout témoigné de la probité définissant la personne de Mazouzi. “C'est une personne propre", a-t-il dit. Des avis entièrement partagés par les militants de la guerre de Libération nationale, présents au Forum d'El Moudjahid. H A