La directrice de l'école régionale des Beaux-Arts d'Azazga, Nadia Mokhtari, dira que «l'objectif de la rencontre est de promouvoir l'art et les artistes et instaurer une culture d'échange entre les différentes écoles, tout en offrant une formation aux futurs créateurs de la région à travers les ateliers prévus à l'occasion» La 8e édition du salon Djurdjura des arts plastiques, dont le coup d'envoi a été donné lundi dernier, à la maison de la Culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, se clôture, aujourd'hui, après des journées marquées par un intense programme d'activités avec au menu des ventes-dédicaces, des conférences et des expositions avec la participation de prés de soixante-dix artistes venus des différentes wilayas. Organisée par la direction de la culture en collaboration avec l'école régionale des Beaux-Arts d'Azazga (ERBA), l'édition de cette année est placée sous le thème : «Regard des arts sur les cultures populaires» et rend hommage à deux artistes algériens, Mohammed Bouzid et Laroussi Hamid. Ainsi, c'est dans le cadre dette 8e édition que l'artiste peintre et journaliste Ali Hadj Tahar a présenté, mardi passé, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri ses deux nouveaux ouvrages intitulés Les fondateurs et Abstractions et avant-gardes. Nouvellement édités par le ministère de la Culture, ces deux livres figurent parmi une série de quatre productions écrites consacrées à la peinture algérienne qui ont été approuvées par la commission de lecture de la même institution. Ali Hadj Tahar a confié à l'APS que «le premier ouvrage de la série, Les Fondateurs se consacre à la peinture de contemporanéité, un courant moderne occidental introduit par le colonisateur en Algérie, et relate le parcours de 26 artistes peintres algériens autodidactes pour la plupart, tandis que le second, Abstractions et avant-gardes comporte des textes et des illustrations sur 65 plasticiens». Par ailleurs, lundi dernier, dans le cadre de cette 8e édition, l'artiste peintre, Noureddine Belhachemi, professeur des Beaux-Arts, enseignant-doctorant (université de Mostaganem), a animé, lundi passé, une conférence sous le thème : «La peinture algérienne, les Aouchems, ou l'expression par les signes». Noureddine Belhachemi a souligné dans son intervention que «L'Aouchem (tatouage) ou l'expression artistique par des signes puisés du patrimoine ancestral algérien, a marqué l'art plastique moderne, lui donnant une identité maghrébine particulière». «Aouchem» est un mouvement artistique engagé post indépendance fondé sur une démarche qui relie le patrimoine populaire ancien à l'art universel contemporain. Noureddine Belhachemi, qui est aussi chercheur associé au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d'Oran, a aussi expliqué que a démarche, du groupe «Aouchem», composé de neuf artistes (Mesli, Adane, Saâdani, Martinez, Baya, Benbaghdad, Zerarti, Dahmani et Abdoun), revendique l'existence de la modernité dans l'art algérien traditionnel bien avant son apparition en Europe. Il a conclu son intervention en soulignant que «ce mouvement constitue également une problématique intéressante pour les historiens et chercheurs sur l'identité culturelle et l'aliénation occidentale». Pour rappel, lors de l'inauguration de cette 8e édition du salon des arts palstique du Djudjura, la directrice de wilaya de la culture, Nabila Goumeziane, a expliqué, à propos du choix de la thématique de cette année que «le choix de la thématique s'inscrit dans le sillage de la célébration du printemps berbère et constitue une occasion de revenir sur le combat identitaire et les évènements du 20 avril 1980, les cultures populaires et les fondements de l'Etat nation». Pour sa part, la directrice de l'école régionale des Beaux-Arts d'Azazga, Nadia Mokhtari, a parlé de plasticiens venus de Mostaganem, Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, Alger, Boumerdes, M'sila, Médéa, Bouira et Béjaïa, en plus de Tizi Ouzou. Elle a souligné que «l'objectif de la rencontre est de promouvoir l'art et les artistes et instaurer une culture d'échange entre les différentes écoles, tout en offrant une formation aux futurs créateurs de la région à travers les ateliers prévus à l'occasion». Le programme de cette rencontre qui s'étalera jusqu'à jeudi prochain, comporte également des workshops conférences sur le thème du salon, des rencontres avec des artistes peintres et des témoignages autour de la vie et le parcours artistique de Mohammed Bouzid et Abdelhamid Laroussi. L'artiste peinte, Mohammed Bouzid est décédé le 24 juin 2014 et a été inhumé au carré des Martyrs d'El-Alia. Il est considéré comme précurseur dans le domaine des arts plastiques et est connu pour avoir réalisé le sceau et les armoiries de la République algérienne juste après l'indépendance en 1962. Au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, Mohammed Bouzid a réalisé plusieurs fresques murales, ainsi qu'à Alger, l'hôtel Aurassi et le ministère de la Jeunesse et des Sports. Il a réalisé des œuvres similaires dans la ville de Malines en Belgique. Il était également membre fondateur de l'Union nationale des arts plastiques (UNAP) et avait participé à plusieurs expositions en Algérie et ailleurs. En 2008, l'Unesco lui ouvre sa galerie pour présenter son exposition «Les regards de la mémoire». En 2012, une rétrospective lui a été consacrée au niveau du musée national des Beaux-Arts à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance. S. B.