L'armée syrienne tente de récupérer la ville d'Alep et sa province, tombée entre les mains des groupes armés depuis quatre ans. L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura réitère ses préoccupations face à la situation dans cette ville où les bombardements ont fait des centaines de morts et des centaines de blessés. Alep, deuxième ville de Syrie, est divisée depuis 2012 entre des quartiers Ouest récupérés par l'armée syrienne et des quartiers Est sous contrôle des groupes armés. Pour le gouvernement syrien reprendre Alep, c'est trouver une nouvelle stature dans le cadre de futurs négociations. Cette position de force pourrait renforcer Damas face à une opposition très plurielle et dont une partie est entre les mains de l'Arabie saoudite L'armée syrienne tente de récupérer la ville d'Alep et sa province, tombée entre les mains des groupes armés depuis quatre ans. La ville d'Alep, dans le nord de la Syrie constitue une zone clé dans la bataille en cours en Syrie. Des civiles pris en otage par les groupes armés payent le prix d'une situation désastreuse voulue par les grandes puissances. L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura réitère ses préoccupations face à la situation dans cette ville où les bombardements ont fait des centaines de morts et des centaines de blessés. Alep, deuxième ville de Syrie, est divisée depuis 2012 entre des quartiers Ouest récupérés par l'armée syrienne et des quartiers Est sous contrôle des groupes armés. Les Occidentaux se sont soudain souvenus d'Alep en critiquant le fait que l'armée syrienne avance pour récupérer la ville et ses environs. Les dégâts humains et matériels induit par cette opération sont automatiquement imputés à l'armée syrienne alors que les groupes armés comme ceux d'Al-Nosra tentent de «résister» en prenant en otage la population civile. La pression des Occidentaux revient de plus belle au travers des médias. L'ONU exprime son inquiétude face au coup humain de cette bataille. La tragédie dans ce pays qui est entrée dans sa sixième année a fait plus de 270 000 morts et poussé la moitié de la population à quitter son foyer. Aujourd'hui la tension est souvent montée d'un cran dans certains médias généralement hostile au gouvernement syrien actuel et à ses alliés l'Iran, la Russie et une partie du champ politique libanais. Les médias occidentaux et ceux des pays du Golfe ressortent de nouveau la discutable rengaine du «dictateur qui massacre son peuple» et tentent de faire monter la pression en prenant à témoin une opinion internationale particulièrement désinformée. Pour le gouvernement syrien reprendre Alep, c'est trouver une nouvelle stature dans le cadre de futurs négociations. Cette position de force pourrait renforcer Damas face à une opposition très plurielle et dont une partie est entre les mains de l'Arabie saoudite. Alors que la question syrienne revient au devant de la scène médiatique occidentale, les responsables politiques occidentaux pour qui la population civiles dans cette contrée n'aura constitué qu'un élément pour faire pression contre Damas exprime un certain agacement. Kerry a rencontré l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui a assuré prendre contacte avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, pour plaider un rétablissement du cessez-le-feu. De Mistura devrait se rendre à Moscou pour rencontrer le chef de la diplomatie russe, avec toujours le même sujet à l'ordre du jour : le rétablissement du cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 février. Moscou et Washington initiateurs du processus de paix en Syrie, et De Mistura a indiqué que si les deux pays ne parviennent pas à s'entendre il n'est guère probable qu'il y ait des avancées. Cependant les deux puissances paraissent peu enclines à vouloir peser sur la situation. Guerre médiatique La Russie a fait état dimanche de pourparlers en cours pour parvenir à une suspension des combats actuels à Alep. Les Etats-Unis avaient auparavant appelé à l'arrêt des bombardements faisant uniquement référence à l'armée syrienne. Les Saoudiens y ont trouvé occasion de fustiger le régime syrien et continuer à mener une pression contre leur «ennemi» viscéral. Riyad a ainsi accusé les Russes et le Président syrien de «violer tous les accords conclus» pour soutenir le processus de paix toujours pendant à Genève. Le secrétaire d'Etat américain a, quant à lui, expliqué que Washington allait demander aux «rebelles modérés» de se distancer à Alep du Front Al-Nosra, le plus important groupe djihadiste en Syrie après Daech. De quoi croire que les Américains ont le choix de tirer sur le fil qu'ils désirent parmi ceux en leurs possessions. La Russie et le gouvernement syrien ont beau expliquer que c'est bien la présence d'Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda qui pose problème dans l'offensive de récupération de la ville rien n'y fait. Le renforcement de l'armée syrienne et du régime en place semble toujours constituer une obsession pour certaines capitales arabes qui appréhendent un lendemain avec le régime syrien indemne. Moscou avait annoncé que des «négociations actives» étaient en cours pour faire taire les armes dans la province d'Alep. Le Centre russe pour la réconciliation des parties belligérantes en Syrie, créé par l'armée russe pour superviser la trêve, souligne que ces négociations se poursuivent. Le 3e round de négociations qui avait commencé le 13 avril s'est achevé le 27 avril à Genève. Les principaux représentants de l'opposition hétéroclite ont quitté la table des pourparlers affichant comme prétexte la dégradation de la situation humanitaire et la mise à mal de la trêve. De Mistura a demandé à Washington et Moscou à ce que le cessez-le-feu soit «revitalisé» espérant lancer un 4e round de pourparlers courant mai. Un round qui sera indéniablement marqué par les conséquences de la bataille d'Alep. M. B.