Des milliers de manifestants, la plupart partisans du puissant dignitaire chiite Moqtada Sadr, ont réussi à occuper brièvement le bureau du Premier ministre Haïdar al-Abadi, situé dans la Zone verte, la zone de Baghdad ultra sécurisée, interdite donc au public, où se trouvent l'essentiel des institutions irakiennes Les forces de sécurité irakiennes ont tué au moins deux personnes en dispersant des manifestants qui avaient pénétré de force dans la Zone verte, le secteur ultra-sécurisé de la capitale. Une soixantaine de personnes ont en outre été blessées dans la manifestation lors de laquelle les forces irakiennes ont fait usage de gaz lacrymogène, de canons à eau et de bombes assourdissantes. Certains protestataires ont riposté en jetant des pierres et d'autres projectiles. Les forces de sécurité ont également tiré à balles réelles lors de la manifestation, la plupart du temps en l'air, mais les responsables ont affirmé que les victimes avaient bien été tuées par balles. Après avoir réussi à entrer en force dans la Zone verte, qui abrite les bâtiments gouvernementaux et des ambassades, certains des manifestants étaient parvenus à pénétrer dans le bureau du Premier ministre Haider al-Abadi, où ils sont restés brièvement. Des milliers de manifestants, la plupart partisans du puissant dignitaire chiite Moqtada Sadr, ont réussi à occuper brièvement le bureau du Premier ministre, situé dans la Zone verte, la zone de Bagdad ultra sécurisée, interdite donc au public, où se trouvent l'essentiel des institutions irakiennes. Faisant fi des grenades lacrymogènes, des bombes assourdissantes et des tirs à balles réelles, la foule a réussi à pénétrer dans le bureau du Premier ministre. Certains ont posté sur les réseaux sociaux des photos du bureau ainsi que de la salle de réunion du gouvernement. Haïdar al-Abadi a donné l'ordre de déloger les intrus. Les manifestants sont des partisans de Moqtada Sadr qui réclame depuis des semaines des réformes visant à lutter contre la corruption, le népotisme et le clientélisme. Il a mis en garde vendredi contre toute tentative de bloquer des «manifestations pacifiques». «Aucune partie n'a le droit d'empêcher ça. Sinon, la révolution prendra une autre forme», a-t-il averti. Abadi a déclaré que «prendre d'assaut des institutions de l'Etat (...) ne peut être accepté». Il a cependant dit soutenir «les revendications des manifestants pacifiques». Il s'agissait de la seconde intrusion des partisans de Moqtada Sadr dans la Zone verte en trois semaines. Ils avaient occupé le Parlement fin avril. Le leader Moqtada Sadr et ses partisans réclament depuis des semaines des réformes politiques profondes dans le système institutionnel irakien. Autrement dit la crise politique en Irak est loin d'être résolue. R. I.