Les partisans de l'imam chiite Moqtada al-Sadr pourraient durcir leur mouvement de contestation dès demain après la prière du vendredi suite notamment au retard dans l'annonce du nouveau gouvernement sous la conduite du Premier ministre, Haïdar al-Abadi, aux dissensions au sein des groupes parlementaires. Des milliers de manifestants campent depuis vendredi 18 mars aux abords de la zone verte afin d'exiger un nouveau gouvernement et "dénoncer la corruption généralisée dans le pays". C'est en ce sens que les partisans du leader politico-religieux Moqtada Sadr ont lancé un ultimatum de 45 jour (arrivé à terme mardi dernier), à l'actuel Premier ministre irakien pour réagir et combattre la corruption, au risque de mettre en difficulté un gouvernement dans lequel siègent pourtant certains de leurs proches. Le premier ministre Haïdar al-Abadi n'a toujours pas annoncé la composition du nouveau gouvernement composé de technocrates promis depuis des mois aux Irakiens. Le projet se heurte pourtant aux résistances d'une bonne partie de la classe politique, selon des médias, qui relèvent notamment l'absence d'un consensus autour de la composante gouvernementale. Devant ce blocage, le puissant dirigeant irakien musulman chiite Moqtada al-Sadr a demandé à ce que soit prolongé le sit in à Baghdad pour exiger une refonte du gouvernement dans le but de lutter contre la corruption, a-t-il insisté samedi dernier à la télévision locale. Un communiqué selon lequel "le sit-in peut être prolongé" avait en ce sens été annoncé dans un flash d'informations sur al-Taif, une chaîne affiliée au groupe politique Moqtada al-Sadr. Al-Sadr est arrivé samedi dernier à Baghdad de son siège dans la ville chiite de Nadjaf, au sud de la capitale, selon un de ses adjoints militaires, cités par les médias. Vendredi dernier, al-Sadr une fois de plus appelait le Premier ministre Haider al-Abadi pour annoncer dans les plus brefs délais un nouveau gouvernement composé de technocrates sans affiliation à un parti afin de lutter contre le "favoritisme politique systémique" qui encourage, selon lui, la corruption. Al-Sadr a également mis en garde les chefs de parti, qu'ils devraient faire face à des manifestations de rue s'ils obstruaient la refonte du gouvernement qu'al-Abadi avait annoncé il y a plus d'un mois, mais qui n'a pas encore été mis en place.