Durant le mois de Ramadhan, la consommation alimentaire des Algériens augmente sensiblement et prend une place importante dans le budget familiale. Mais le gaspillage alimentaire prend également des proportions intolérables durant cette période par rapport au reste de l'année, faute d'un manque de culture de la consommation chez certaines familles. Malgré la cherté de la vie et la flambée des prix de certains produits alimentaires essentiels, dans la majorité des temps, les ménagères préparent des plats couteux qui finissent aux poubelles après El Iftar (la rupture du jeûne). «Mon mari et mes enfants ne mangent pas la même nourriture pendant deux jours successifs, ce qui fait que je finis parfois par jeter des plats entiers», nous a dit une citoyenne. A part les plats cuisinés, un autre aliment est beaucoup gaspillé durant le mois de carême, le pain. De bon matin, dans les différents quartiers d'Alger et surtout chez les boulangers qui préparent du bon pain, on remarque des filles d'attentes interminables. «On ne ferme qu'une heure avant l'appel à la prière d'el Maghreb, mais les gens viennent de bon matin pour acheter du pain même ceux qui habitent à côté. Nous doublons la quantité préparée durant le Ramadhan. Car les individus doublent leurs achats», nous adit un boulanger. «Certaines personnes ont les yeux plus grands que le ventre, donc ils achètent plusieurs sortes de pains mais une fois le jeûne rompu, ils ne peuvent pas tout manger alors ils jettent le reste car pour eux il est impossible de manger le pain rassis», poursuivra-t-il. Certes, la variété attire surtout quand on jeûne mais il faut avoir une prise de conscience afin de ne pas trop gaspiller. «On est quatre dans la maison alors j'achète deux baguettes de pains chaque jour. Comme cela on ne jette pas du pain», nous a confié un citoyen. La consommation des friandises et des gâteaux s'accroit également pendant le mois de carême. Entre qelb ellouz, zlabia, tartelettes aux fruits, gâteaux traditionnels, les jeûneurs ont une multitude de choix qui les oblige à rentrer chez eux en fin d'après-midi avec une variété de gourmandises. «Mon mari est un diabétique, puisque il est privé des sucreries durant l'année, il profite pendant le Ramadhan et il mange tout ce qu'il veut. Il lui arrive d'acheter plusieurs sortes de gâteaux pour finir par manger une pièce ou deux au maximum. Quant à moi et mes enfants, nous ne mangeons pas trop de sucreries, ce qui fait que je jette une quantité importante», nous a indiqué une autre citoyenne. Il est vrai que le gaspillage alimentaire persiste toujours mais il faut signaler que ce fléau a pris un peu de recul ces dernières années. «Apparemment, il y a une bonne prise de conscience chez les clients cette année par rapport aux années précédentes. Ils ont appris à acheter les produits nécessaires sans abuser», dira un vendeur dans une alimentation générale. «On ne mange jamais la nourriture de deux jours pendant le Ramadhan. Mais pour ne pas gaspiller, j'ai décidé cette année d'acheter des ustensiles de cuisine plus petits pour la préparation de plats», nous a confié une mère de famille. Pour éviter le gaspillage et contrôler les dépenses durant le Ramadhan, certaines ménagères ont trouvé de multiples solutions. «Je sais que mon mari ne se contrôle pas au cours de ce mois. A cet effet, j'ai décidé de faire les courses moi-même afin d'acheter le plus important sans pour autant dépenser», précisera une citoyenne. Pour une autre, une liste d'achat s'avère nécessaire pour rester dans les normes. «Chaque jour, je note les aliments à acheter dans une feuille et je fais mon possible pour respecter cette liste», a-elle indiqué. Selon une autre catégorie de femmes, il y a toujours moyen de préserver les aliments. «Pour ce qui est du pain rassis on peut l'utiliser pour préparer la S'firiya, la chapelure ou autre mais malheureusement, certaines femmes ne savent pas gérer leur foyer», a indiqué Amel. C. C.