Les sports nautiques et subaquatiques restent peu développés en Algérie, en dépit d'un intérêt certain pour ces disciplines. Vivant à proximité de la mer et de plans d'eau (barrages, oueds, piscines...), plus de deux tiers de la population algérienne se passionne naturellement de natation, de plongée et de pêche à la ligne. Mais cette passion, pratiquée en simple hobby durant les vacances estivales, ne dépasse que très rarement le stade du loisir, faute de clubs spécialisés et d'écoles qui prennent en charge les jeunes talents. Les instances et les formations dédiées à ces sports manquent très souvent de moyens et peinent à répondre à l'engouement de la base. Les modiques subventions qui leur sont accordées par les autorités ne suffisent pas pour lancer une réelle dynamique sportive. Plusieurs fédérations activent dans ce domaine. La Fassas (Fédération algérienne de sauvetage, de secourisme et des activités subaquatiques) promeut plusieurs disciplines comme la plongée et la pêche sous-marine ainsi que la nage avec palmes. La Fassas compte une quarantaine de clubs, répartis sur six ligues de wilaya. Alger concentre, à elle seule, une douzaine de formations et le reste des équipes est domicilié à Oran, Skikda, Béjaïa et Annaba. Des compétitions et des tournois sont organisés durant la saison estivale quand le climat se prête parfaitement à ce type d'activités. On citera, par exemple, la traversée de la baie d'Alger à la nage et d'autres concours similaires dans les villes côtières et autres barrages ainsi que divers tournois de plongée et de pêche sous-marines. Seulement les pratiquants de ces sports, à défaut de moyens suffisants pour les vulgariser, évoluent en cercles très fermés, sans grande chance de se perfectionner faute de contact, d'ouverture et d'émulation. La FAN (Fédération algérienne de natation) couvre la discipline olympique de la nage en piscine avec ses multiples spécialités et autres compétitions. Là aussi, la quasi-majorité des clubs de natation se trouve à Alger et le reste est réparti entre trois ou quatre autres grandes villes. Béjaïa, par exemple, ne compte que deux petites équipes, créées au début des années 2000, qui affichent «complet». Le manque, voire l'absence, de piscines dans la majorité des wilayas de l'intérieur limite la pratique de cette discipline sportive et bouche ses horizons de développement. Bien entendu, les jeunes talents existent à profusion. Les membres de la FAN, animés de bonne volonté, promettent aussi d'étendre la présence de leur organisation à tout le territoire nationale. Mais les moyens (infrastructures, finances, équipement technique) ne suivent pas. Cependant, la natation algérienne a déjà donné de grands champions et championnes avec, à la clé, des titres continentaux et de bonnes participations aux championnats du monde. La Fédération algérienne de la voile (FAV) centralise, elle aussi, l'essentiel de ses activités dans la région centre du pays (Alger, Tipasa, Béjaïa). Des festivals sont organisés chaque année au niveau de différents barrages (Taksebt, Beni Haroun…) et dans les ports du pays (Boumerdès, Dellys…) pour encourager les athlètes à se perfectionner, en rivalisant et en échangeant leurs expériences. Dans cette discipline aussi, les responsable de la FAV parlent d'un grand potentiel qui ne réclame qu'un tout petit peu d'attention pour s'émanciper et lever haut le drapeau national. La même promesse est sans cesse réitérée par la Fédération algérienne des sociétés d'aviron et de canoë kayak (FASACK), qui organise annuellement, en période estivale, des championnats et des challenges très relevés. En dépit du manque de moyens, les adeptes du canoë-kayak travaillent dur et réussissent parfois des prouesses dignes de grands champions. «L'essentiel est de maintenir notre discipline avec toutes ses spécialités à un niveau de compétition appréciable tant au plan national qu'international pour consolider les performances de nos athlètes», souligne les membres de la Fédération qui ambitionne aussi d'étendre la pratique de la discipline parmi les jeunes algériens en quête de nouveaux talents prometteurs. En somme, les Algériens, jeunes ou adultes, apprécient beaucoup la natation et les sports nautiques et subaquatiques. Beaucoup en sont fortement passionnés. Le manque d'infrastructure (piscines, écoles de formation…) et des moyens financiers et matériels contrarie cette fervente volonté. Si les autorités se décident un jour à consacrer à ses sports nautiques le vingtième de ce qu'elles accordent au football, l'Algérie raflera certainement des titres internationaux dans ces disciplines prometteuses. Il y a aussi un effort à faire en matière de formation des formateurs spécialisés, notamment pour les jeunes catégories et les débutants. Les instituts de sports doivent également penser à l'encadrement de toutes ces disciplines. K. A.