L'essentiel, c'est déjà d'avoir enfin un sélectionneur pour l'E.N. de football. Le poste était vacant et il urgeait de mettre un timonier à la barre après le départ du Français Christian Gourcuff. Ce nouveau sélectionneur, c'est le Serbe Milovan Rajevac qui sera à Alger le 12 juillet prochain. Ce choix semble être celui de la raison et du moindre coût, le second facteur étant dicté par le premier. Pour des raisons d'austérité financière, la FAF, même si elle n'a pas de problèmes d'argent, ne pouvait quand même pas se payer les services onéreux d'un sélectionneur bien coté à la bourse des valeurs. Il fallait donc acheter malin et Mohamed Raouraoua sait y faire. De ce point de vue, l'ancien sélectionneur du Ghana et du Qatar semble être un bon rapport qualité-prix. Le technicien serbe n'a certes pas un palmarès étoffé comme sélectionneur et même en sa qualité d'entraineur de clubs quasi exclusivement yougoslaves. Mais il a quand même entrainé le Ghana qu'il avait mené en finale de la CAN 2010, puis en quart de finale du Mondial la même année où il fut élu meilleur entraîneur CAF. Rajevac, 62 ans, pose donc ses valises en Algérie à un moment où les Verts joueront gros lors des qualifications pour la CAN 2017 et la Coupe du Monde 2018. Et comme il n'a plus entraîné depuis qu'il a quitté la sélection qatarie, il est assez difficile de dire à priori s'il est ou non, du point de vue du profil et du CV, un choix heureux. Mais l'on ne peut qu'accorder le bénéfice du doute et l'avantage des préjugés favorables à un coach qui a été champion du monde 2009 avec les U-20 ghanéens. Le Serbe est ainsi le troisième technicien de l'ex-Yougoslavie à diriger l'EN après Zdravko Rajkov et évidemment l'emblématique Bosniaque Vahid Halilhodzic qui fut efficace à la tête des Fennecs avec lesquels il a brillé au Brésil en 2014. Et si nul n'est prophète en son pays, une hirondelle étrangère pourrait faire un jour –qui sait ?- le printemps du football algérien. Un foot médiocre et sous-développé. Ses maux, telles les plaies d'Egypte, sont connus. A commencer par l'instabilité chronique de son encadrement, avec 71 sélectionneurs depuis 1963, soit une moyenne de 1,33 entraîneur par an. Et que dire alors de ses faiblesses structurelles, dont l'organisation, le management, la formation et les infrastructures vraiment indignes d'un pays aussi riche et aussi jeune que l'Algérie ? Malgré la qualité de l'effectif dont dispose Rajevac, le pays n'a pas encore de sélection apte à gagner une autre CAN ou en mesure de se qualifier de nouveau pour le second tour du Mondial ou aller plus loin encore. L'Algérie n'a pas non plus de stades en nombre suffisant et aux normes internationales. Elle ne possède même pas un seul terrain gazonné de qualité. Alors, M. Rajevac, bienvenu au pays où le surréalisme est rond comme un ballon de foot. Surtout, bon courage, valeureux ! N. K.