Le technicien serbe face à un défi de taille Pour de nombreux supporters algériens, la désignation du nouveau sélectionneur des Verts, Milovan Rajevac, a été une véritable surprise que leur a réservée la FAF. Le choix de l'instance fédérale s'est finalement porté sur un technicien, certes, peu connu du grand public algérien, mais qui a un vécu assez riche pour pouvoir diriger l'EN et la mener vers ses objectifs tracés par Mohamed Raouraoua. En attendant sa présentation officielle lors de sa conférence de presse prévue, normalement, le 12 juillet prochain à Alger, certains techniciens algériens semblent être satisfaits et optimistes au sujet de ce choix de la FAF et la capacité de Milovan Rajevac à mener les camarades de Feghouli vers une troisième participation consécutive à une Coupe du monde. Le principal intervenant hier a été le Directeur technique national, Taoufik Kourichi, qui a validé le choix du président de la FAF et qui se disait confiant quant à la réussite de ce technicien serbe dans son aventure avec les Verts en déclarant hier: «Je pense que le choix du nouveau sélectionneur est assez logique et correct. Cette décision a été basée sur plusieurs paramètres. Ce dossier a été bien étudié par le président de la FAF. Milovan Rajevac a des connaissances importantes sur le football africain. Il a acquis de l'expérience et il connaît parfaitement les conditions de travail dans notre continent ainsi que les caractéristiques du joueur africain. Il a prouvé sa valeur lors de son passage à la tête de la sélection du Ghana. Il a réalisé un super parcours avec les Ghanéens en coupe d'Afrique et lors du Mondial 2010. Certes, il est resté inactif pendant presque quatre années, mais on est confiant quant à sa capacité de s'adapter au football algérien.» Quant à l'ancienne star de l'EN, Rabah Madjer, il est d'abord revenu sur le tirage au sort en expliquant qu'«on ne peut pas comparer nos prochains adversaires aux autres équipes comme le Seychelles, l'Ethiopie et Lesotho. Je pense que les choses seront beaucoup plus compliquées pour l'Algérie cette fois». «Les conditions climatiques vont représenter le plus grand obstacle, surtout que les matchs vont être joués pendant l'après-midi. Cette fois-ci, la mission sera encore plus compliquée». Quant à la désignation de Milovan Rajevac, Madjer a expliqué brièvement sur le plateau d'El Heddaf TV que «sa mission sera très délicate. C'est un technicien qui a travaillé déjà en Afrique et il sait à quoi s'attendre. Il aura un bon groupe talentueux à diriger, ce qui va lui faciliter la mission. Espérons que l'EN va réussir avec lui, à commencer par la CAN 2017 avant les éliminatoires du Mondial 2018.» Par ailleurs, dans une courte déclaration faite au quotidien spécialisé serbe «Mosa Sport», Milovan Rajevac a clairement affiché ses ambitions avant même d'entamer son aventure avec les Verts: «Je suis très content de devenir coach de l'Algérie. Un grand travail m'attend et je vais superviser tous les joueurs lors des semaines à venir pour mieux les juger. Mon expérience en Afrique a été riche et me permettra de réussir ce nouveau challenge. L'Algérie regroupe de super bons joueurs et je vais faire de cette équipe une grande sélection au vu de la composante de son effectif et de sa qualité. Je vais entamer officiellement ma mission début août par une réunion avec les joueurs pour leur expliquer ma méthode de travail et ensuite entamer les choses sérieuses. Ma responsabilité sera grande lors de la CAN et la mission est délicate pour les éliminatoires du Mondial 2018.», conclut le technicien serbe. Pour rappel, l'ancien sélectionneur du Ghana est le 12e entraîneur étranger à prendre les commandes techniques de l'EN pour succéder à Christian Gourcuff. Rajevac est aussi le troisième technicien issu de l'école de l'ex-Yougoslavie après Zdavko Rajkov et Vahid Halilhodzic. De 1966 à 1969, c'est le Français Lucien Leduc qui a ouvert le bal puis de février 1974 à juin 1975, c'est le Roumain Valentin Makri qui s'est engagé avec l'EN. De septembre 1979 à septembre 1980, les Verts étaient dirigés par le Yougoslave Zdravko Rajkov. Il passera le témoin au Russe Guennadi Rogov de septembre 1980 à mai 1981, ce dernier revient d'octobre 1986 à mars 1988. Débarque ensuite de mars 1998 à janvier 1999, le Roumain Marcel Pigulea. L'Algérie accueille de septembre 2000 à février 2001, son compatriote Mircea Radulescu qui plie bagages et repart sans résultat. La FAF va tenter par la suite l'expérience de l'école belge, représentée par Georges Leekens qui fera un passage de janvier 2003 à juillet 2003. Son compatriote Robert Waseige va vivre, à son tour, une aventure algérienne de mai 2004 à septembre 2004. Deux ans plus tard, c'est l'école française qui refait son apparition aux commandes techniques des Verts, avec la désignation de Jean-Michel Cavalli, resté en poste de mai 2006 à octobre 2007. En juillet 2011 Vahid Halilhodzic, connu pour ses règles de vie très strictes et sa discipline de fer. Malgré l'exploit du Bosnien lors du Mondial 2014, il refusera de prolonger son contrat, laissant la place à son successeur, le Français Christian Gourcuff qui n'ira pas au bout de son bail. Enfin, selon notre source, en décembre dernier, l'équipementier sportif «Puma» avait proposé Rajevac à la Fédération camerounaise de football afin de l'enrôler et prendre en charge son salaire, mais ce dernier a refusé sous prétexte que la FCF n'était pas stable. Celle-ci a engagé en février dernier Hugo Broos, ex-coach du NAHD et de la JSK. Espérons enfin que Rajevac réussira à suivre les pas de Halilhodzic et pourquoi pas offrir à l'Algérie sa 2e étoile africaine.