Créé en 2015 par la troupe locale de théâtre Nour Edidjour, ce festival ambitionne de lancer une dynamique locale autour du 4e art, d'établir un échange et de promouvoir la culture du théâtre en donnant l'opportunité au public de découvrir des artistes venus d'autres horizons Le théâtre algérien sera à l'honneur au 2e Festival international du théâtre de la province de Sidi Kacem, au nord du Maroc, qui se déroulera du 19 au 23 juillet, avec le monodrame intitulé Riq Echaytan, mise en scène par Azzouz Abdelkader, interprété par la talentueuse comédienne Wahiba Bâali, produite par la coopérative Sarkhat Errok'h (le cri de la scène) de Tamanrasset. Riq Echaytan sera en compétition officielle avec sept autres spectacles produits par des troupes marocaines et d'autres pays arabes ou européens. Créé en 2015 par la troupe locale de théâtre Nour Edidjour, ce festival ambitionne de lancer une dynamique locale autour du 4e art, d'établir un échange et de promouvoir la culture du théâtre en donnant l'opportunité au public de découvrir des artistes venus d'autres horizons. Avec cette production, c'est non seulement le 4e art algérien qui sera dignement représenté, mais également, une consécration pour les efforts, la troupe théâtrale de Tamanrasset qui œuvre sans relâches depuis des années pour un théâtre de qualités dont la coopérative Sarkhat Errok'h. Azzouz Abdelkader et Wahiba Bâali sont des symboles de réussite grâce au travail et au dévouement à l'art des planches. La talentueuse comédienne Wahiba Bâali doit son succès à sa première apparition professionnelle sur les planches avec son rôle dans Nedjma, une adaptation eponyme du roman de Kateb Yacine mise en scène par Ahmed Benaïssa qui avait réuni en 2013 des comédiens amateurs autour de cette œuvre référence. Wahiba Bâali, avait décrochée grâce à l'authenticité de son interprétation le prix du second rôle féminin lors de l'édition 2013 du Festival national du théâtre professionnel d'Alger. Deux ans plus tard, la comédienne avait remporté le Prix de la meilleure interprétation féminine pour cette même pièce au 15e Festival international du théâtre d'El Bouqâa au Soudan. Avec cette troupe, Wahiba Bâali participe activement au développement du théâtre dans sa région, Tamanrasset, et tout le sud du pays. Pour sa part, Azzouz Abdelkader, véritable passionné, est la cheville ouvrière de la promtion et du développement du théâtre non seulement à Tamanrasset, mais également dans tout le sud algérien. En tant que metteur en scène Azouz Abdelkader, avec la troupe Sarkhat Errok'h, est un habitué du Festival du théâtre Amazigh de Batna, où la troupe a déjà été primée pour son travail. Pour rappel, faute d'infrastructures et de médiatisation, de nombreuses troupes théâtrales indépendantes ont travaillée durant de longues années dans l'ombre sans soutien et ont réussi à survivre à la seule force de leur passion. Une impulsion pour la médiatisation des troupes du théâtre du sud algérien a été donnée par le Théâtre national algérien, à l'époque où le regretté directeur M'hamed Benguettaf avait organisé des générales de pièces coproduites par les troupes locales en y invitant la presse nationale que cela soit à Tindouf, Adrar, Laghouat ou Tamanrasset. La découverte de ces talents cachés et de véritables pépites est aujourd'hui le fruit d'une politique de promotion de ces régions enclavées notamment grâce aux Journées du théâtre du Sud organisées depuis sept années au Théâtre algérien. Cette manifestation vise, selon ses organisateurs, «l'encouragement et le soutien des créations de la jeunesse du sud algérien». Lors de l'édition 2015, les participants, avaient fait un état des lieux du théâtre du Sud et ont adressé des recommandations en soulignant que «ces journées, qui en sont à leur septième édition, sont une bonne initiative pour nous encourager dans notre élan. Cependant, beaucoup reste à faire pour développer ce secteur qui reste marginalisé vu l'absence de théâtre dans le sud algérien». Aujourd'hui, certes, des grandes avancées ont été enregistrées dans le cadre de la promotion du théâtre du Sud, mais il reste encore beaucoup à faire. Il devient également nécessaire d'une plus grande implication des autorités locales. A Tamanrasset le projet du théâtre régional de Tamanrasset est toujours en jachère car les autorités locales n'ont toujours pas trouvé de terrain d'assiette pour le construire alors qu'une enveloppe financière a déjà été octroyée à ce projet. En attendant, les passionnés du théâtre qu'ils soient à Tamanrasset, Ghardaïa, Adrar, Laghouat, Biskra, El Bayadh ou à Tindouf continuent de travailler pour que le cri des planches puisse encore résonner haut et fort. S. B./APS